Monsieur le Premier ministre,
Mme Dounia Bouzar, que vous venez de nommer à l’Observatoire de la laïcité, vient de “proposer” de remplacer deux fêtes chrétiennes par la fête juive de Yom Kippour et la fête musulmane de l’Aïd.
Nous notons d’abord que les instances représentant la communauté juive n’ont jamais posé une telle revendication, ce qui laisse à penser que la communauté juive pourrait être instrumentalisée dans cette affaire par Mme Bouzar.
Mais, surtout, nous constatons, comme toutes les personnes connaissant un tant soit peu l’histoire de notre pays, que, selon le mot fameux du Général de Gaulle, si l’Etat est laïc, la France est chrétienne.
Violer la société pour en faire un espace religieusement neutre est parfaitement absurde.
À moins que vous n’ayez aussi pour projet de raser toutes les églises de village qui offensent sans doute la laïcité, selon les canons de Mme Bouzar.
Nous pouvons certes comprendre que l’État souhaite proposer des jours fériés aux différentes religions existant dans notre société. Mais, dans ce cas, pourquoi discriminer les bouddhistes, les hindouistes, et les fidèles de toutes les autres religions ?
D’ailleurs, il existe bien des jours fériés religieusement neutres. La France compte 11 jours fériés, dont 6 seulement ont un rapport avec la religion chrétienne – encore que le lundi de Pentecôte ne soit plus qu’un “demi jour férié”, puisqu’une importante partie de la population active travaille ce jour-là. Le 1er janvier, le 1er mai, le 8 mai, le 14 juillet et le 11 novembre n’ont aucune connotation religieuse. Si votre gouvernement souhaite remplacer des jours fériés par les fêtes de Yom Kippour et de l’Aïd, il peut fort bien utiliser ces jours religieusement neutres. Mais comment ne pas voir dans la proposition de Mme Bouzar un nouvel acte d’agression antichrétienne ?
Nous tenons donc à vous dire solennellement que, pour nous, chrétiens de France, une telle réforme serait une déclaration de guerre, non pas seulement au christianisme, mais aussi à l’être historique de la France. Pourtant, les Français qui ont voté pour votre majorité n’ont certainement pas voté pour que vous rallumiez la trop fameuse “guerre des deux France”.
Nous vous serions reconnaissants de bien vouloir dissiper au plus vite nos inquiétudes.
Dans cette attente, nous vous prions d’agréer, Monsieur le Premier ministre, l’expression de notre très haute considération et de notre vigilante attention.
Daniel Hamiche (L’Observatoire de la christianophobie)
Michel Janva (Le Salon beige)
Éric Martin (Nouvelles de France)
Guillaume de Thieulloy (Riposte catholique)
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