Giscard était fasciné par Kennedy et sa communication. C’est pourquoi dès son arrivée à l’Elysée, il poussa Anne-Aymone en avant mais madame Giscard n’était pas Jacky et toute la France rit encore de ses voeux désastreux devant la cheminée, en 1975.
Le jeune Giscard, 92 ans, ne veut pas quitter la scène et vient encore d’inventer un nouveau truc, certes passé inaperçu mais savoureux à rapporter: une expo. Une Expo à la gloire de sa femme, et plus précisément: aux fringues de sa femme.
Selon ladépêche.fr, “Cette rétrospective en deux tableaux revient sur la vie d’Anne-Aymone Giscard d’Estaing de 1974 à 1981. Une première salle est ainsi consacrée à son statut, depuis sa participation active à la campagne présidentielle, jusqu’à son action en faveur des enfants défavorisés au sein de la Fondation pour l’enfance qu’elle a animé pendant 35 ans. Anne-Aymone Giscard d’Estaing est aussi celle qui, pour la première fois à l’Élysée, demande à disposer d’un bureau et d’un secrétariat. Une démarche inédite, mais indispensable à ses yeux pour répondre aux très nombreux courriers reçus chaque semaine. (…)
Une deuxième salle d’exposition, baptisée « Ambassadrice des créations françaises », présente d’ailleurs son dressing de première dame : des robes, des sacs à main, des gants, des chapeaux, tous de grands couturiers hexagonaux. « J’ai passé plus de temps à essayer certaines robes de soirées qu’à les porter », raconte Anne-Aymone, présente hier entre les murs du château, aux côtés de Valéry Giscard d’Estaing. « Deux fois par an, les grands stylistes, qui connaissaient mes goûts, me présentaient une sélection de croquis de leur collection… Je faisais alors mon choix et ces modèles étaient réalisés sur-mesure. Je les restituais une fois que je les avais portés ». Chanel, Christian Dior, Courrèges, Pierre Cardin, Jean-Louis Sherrer… Anne-Aymone a ainsi incarné l’élégance française à travers le monde.”
Closer, Voici, Gala et tant d’autres, nous vantant à longueur de colonnes et de sites, la merveilleuse Brizitte et sa somptueuse garde robe, il est à se demander si cela n’a pas inspiré Valéry pour faire de la retape pour son château d’Estaing.
De Gaulle disait à son sujet: “Giscard, c’est un nom d’emprunt”, il ne faisait pas allusion qu’à l’emprunt éponyme…
En 1922, Valéry avait alors quatre ans, son père, Edmond Giscard, avait fait ajouter, d’Estaing à son patronyme (du nom d’une trisaïeule appelée Destaing – sans rapport avec la famille éteinte d’Estaing illustrée par l’amiral du même nom ), avec transmission à ses descendants.
Mais comme cel ne suffisait pas à sa légende, c’set en 2005 que Valéry Giscard d’Estaing a acheté, avec son frère Olivier et son cousin Philippe, le château d’Estaing à Estaing.
Ce château appartenait à une congrégation religieuse qui avait refusé une offre d’achat des Giscard, préférèrant vendre le bien à la commune, laquelle fut contactée parallèlement par l’ancien président de la République, et qui la leur revendit cinq ans plus tard, en 2005, sans appel d’offre, sans publicité et en écartant un autre acquéreur sérieux qui se présentait pour 510 000€. Grâce à une subvention publique de 450 000 euros, les travaux y furent engagés dès l’année suivante. Le Monde titrait alors : « Après le nom, le château »…
Que les fans de Valéry ne soient pas déçus, le château d’Estaing abrite aussi une exposition permanente « Valéry Giscard d’Estaing, un homme au service de la France et de l’Europe », proposée de mai à octobre, qui retrace la vie depuis sa naissance à Coblence en Allemagne jusqu’à l’Élysée. « Ce qui frappe, c’est sa modernité », explique Florence de Bollardière, sa chargée de communication, « Ça saute aux yeux lorsqu’il prend ses fonctions en mai 1974 et s’avance à pied et sans jaquette vers l’Élysée. C’est complètement inédit à l’époque ! ». À travers des photos, des vidéos et des explications écrites, l’exposition présente ainsi le septennat de Valéry Giscard d’Estaing comme une période d’ouverture et de progrès. Intégration des personnes handicapées, création des APL, divorce par consentement mutuel – « une révolution ! », IVG, majorité à 18 ans, protection de l’environnement… « C’était un président avant-gardiste », fait remarquer Florence de Bollardière, « Il a aussi beaucoup valorisé l’apprentissage, et voyez comme on y revient aujourd’hui ! ».
Les événements se précipitant… dans dix ans, vous aurez droit à une expo sur les mini zupes et les chapeaux en cheveux véritables de Macronella et les cravates du Macronix!
Mitrophane Crapoussin