Musée Jean-Paul Ier

Son décès suspect avait fait couler beaucoup d’encre à l’époque. Survenu le 28 septembre 1978, le pape italien Jean-Paul Ier s’est éteint à l’âge de 65 ans, peu après son élection. Le peu d’informations précises sur les conditions de sa mort laissent perplexe, mais une mort naturelle, par infarctus, est depuis la version communément admise.

 

VATICAN - SEPTEMBER 06: Portrait September 6, 1978 at the Vatican of a smiling Pope JOHN-PAUL I surrounded by his close advisors while a young priest kisses the papal ring. (Photo by Keystone-France/Gamma-Keystone via Getty Images)
Des visites du monde entier

Originaire de Vénétie, à Canale d’Agordo, sa ville natale est très vite devenue un lieu de pèlerinage où sera érigé le musée. Avant de devenir le pape le plus éphémère de l’histoire de la papauté contemporaine, il présidait au diocèse de Venise à l’époque où l’actuel secrétaire d’État du Saint-Siège fut séminariste au diocèse voisin de Vicenza. Le pape l’avait notamment encouragé à intégrer la diplomatie vaticane. C’est donc une évidence pour le cardinal Parolin de présider la célébration eucharistique prévue lors de l’inauguration du musée Jean-Paul Ier, le 26 août prochain, à la date du 38e anniversaire de son élection.

Le pontificat éclair du cardinal Albino Luciani a été aussi marquant que fulgurant. Depuis le jour de sa disparition de nombreux fidèles affluent à Canale d’Agordo, et son souvenir touche encore les cœurs. De tous les coins du monde on vient rendre hommage au « pape au sourire ». Le musée compte faire connaître la vie, l’éducation, la culture et la sensibilité de Jean-Paul Ier.

« Sois tranquille et suis ta voie »

Deux ans après son élection, le pape Benoît XVI avait rencontré le frère d’Albino Luciano, Eduardo, à la fin du dernier Angélus de ses vacances d’été. Le mensuel international 30 Jours rapporte en détaille ce témoignage. Lors de cette entrevue pleine d’émotions, le pape avait appelé son prédécesseur « un grand ami » et lui avait aussi dit qu’ils se connaissaient déjà. C’était en 1983, sur la place Saint-Pierre, alors que la famille Luciani assistait à la canonisation du père Leopold Mandic, pour qui Albino avait une dévotion particulière.

« Quand il était encore au petit séminaire de Feltre, le père Leopold, une fois, l’a confessé et, prenant son visage dans ses mains, lui a dit : “Sois tranquille et suis ta voie”. » Ces paroles sont toujours restées vivantes dans la mémoire du futur pape, si bien qu’il gardait toujours une photo du saint prêtre dans son portefeuille.

Une cause de béatification en cours

Eduardo raconte le dernier souhait de son frère qu’il n’a pas eu le temps de réaliser. Pour les vacances de ce qui fut son dernier été, il lui demanda de l’accompagner pour faire un tour des sanctuaires français. « Je voudrais aller à Lourdes, à La Salette et puis à Ars, à Lisieux et à Annecy, sur la tombe de François de Sales… » Il s’agissait de rendre visite à ses saints préférés : le Curé d’Ars, Thérèse de Lisieux, François de Sales, saint patron des journalistes. Il est finalement allé directement à eux et pourrait bientôt les rejoindre dans la grande famille des saints.

Notons que le mois dernier, la cause de béatification d’Albino Luciani a enfin été relancée. Le cardinal Beniamino Stella, préfet de la Congrégation pour le clergé, en est devenu le nouveau postulateur. Elle avait été interrompue en avril 2015 après le rejet par la Congrégation des causes des saints du caractère miraculeux de la guérison de Giuseppe Denora en Italie. Un autre cas de guérison imputé à Jean-Paul Ier est actuellement en cours en Amérique latine, nous rapporte le journal La Croix.

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