♦ L’école du sexe pour nos enfants, l’école du savoir pour les enfants des banlieues (alias ZEP, Zones d’éducation prioritaire), c’est ce qui ressort très clairement de la loi de «refondation de l’école» et des pratiques déjà en cours…
La «refondation de l’école» (1) pour nos enfants, sur laquelle Vincent Peillon nous a beaucoup enfumés pour nous laisser croire à une restauration du système éducatif, en est en réalité son plus absolu contraire puisqu’elle vide totalement l’école de son contenu.
Dans le même temps, la «refondation de l’éducation prioritaire», qui désigne la «refondation» de l’école pour les enfants des banlieues, autrement dit des ZEP, a été passée sous silence et, à la lecture du texte, il est facile de comprendre pourquoi : alors que la loi de «refondation de l’école» pour nos enfants – incluant les établissements privés sous contrat – ne fait absolument plus référence à l’acquisition de savoirs, le référentiel pour la «refondation de l’éducation prioritaire» se fonde sur l’acquisition de savoirs par un enseignement méthodique et structuré avec des exigences à la clé rigoureusement contrôlées !
Pour nos enfants, l’école du sexe…
Pour ce qui est de la «refondation de l’école» pour nos enfants, l’accent est mis sur la formation de l’enfant comme personne et comme citoyen.
La formation intellectuelle balayée !
L’article 8 stipule – cela ne s’invente pas ! – : «A l’acquisition de connaissances et instruments du savoir, substituer l’objectif de sens moral et esprit critique.»
Tout est donc dit et sans ambiguïté : le savoir, l’acquisition des connaissances sont balayés tout à fait officiellement du système scolaire pour nos enfants et, puisqu’il n’y a plus de savoirs à enseigner, les notes sont forcément supprimées, ce qui explique la campagne éhontée de désinformation qui bat son plein depuis plusieurs mois pour essayer de nous convaincre que les notes ne représentent que des inconvénients pour les élèves (sic), «oubliant», bien entendu, de préciser au passage les véritables raisons de cette suppression !
La formation des personnels s’accorde avec cette politique
Pour la «refondation de l’école» de nos enfants, la formation initiale et continue des personnels se fait dans les ESPE (Ecoles supérieures du professorat et de l’éducation), c’est-à-dire, en réalité, dans les ex-IUFM (Instituts universitaires de formation des maîtres) honnis de tous et simplement «rebaptisés» du fait de leur détestable réputation bien méritée, mais dont les objectifs et les moyens restent les mêmes : infuser le poison pédago-gogique pour formater le personnel «enseignant» qui n’enseigne plus, et ce, dans le but d’abrutir nos enfants.
En corollaire, la loi prévoit le recrutement de 60.000 emplois-avenir-professeurs, c’est-à-dire de candidats recrutés sans diplôme universitaire, sans condition de nationalité mais à condition qu’ils aient résidé au moins deux ans dans une ZEP ou aient effectué au moins deux années d’études dans un établissement d’une ZEP. (Rappelons qu’il s’agit de la «refondation» de l’école de nos enfants !) Une fois recrutés, ils sont destinés à être (dé)-formés et formatés entièrement dans les ex- IUFM (alias ESPE), du recrutement jusqu’à leur sortie du système de (dé)-formation !
Pour les enfants des ZEP, l’école du savoir
Il en va tout autrement de la «refondation de l’éducation prioritaire».
Le référentiel pour la «refondation de l’éducation prioritaire» comprend des assertions «intéressantes» :
– «La pédagogie est axée sur la maîtrise d’un savoir enseigné explicitement.»
– «Un enseignement structuré de la langue est mis en place dès l’école maternelle»
– «Au CP, les élèves sont régulièrement en situation de production écrite»
– «Lire, écrire, parler pour apprendre dans toutes les disciplines»
– «Les mathématiques font l’objet d’un travail soutenu pour permettre le réinvestissement des compétences et des connaissances en situation de résolution de problème»
– «Les savoirs enseignés doivent doter les élèves d’une culture qui leur donne des références indispensables pour situer les savoirs».
- En ce qui concerne les évaluations il est prévu :
– «Une vérification régulière de la compréhension de tous les élèves»
– «Une évaluation des élèves reposant sur des objectifs exigeants»
– Des évaluations diagnostiques mises en œuvre prioritairement dans les années d’entrée dans un nouveau cycle,
– Des devoirs communs sur des disciplines,
– Des brevets blancs deux fois dans l’année,
– «Un suivi des élèves avec l’instauration d’un groupe de prévention du décrochage scolaire»
– «Une remise des résultats des évaluations ou bulletins en mains propres aux familles»
– Progrès ou réussites (en particulier, diplôme national du brevet) donnant lieu à une cérémonie de remise organisée par l’Education nationale !
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En ce qui concerne la formation du personnel :
Le texte stipule laconiquement : «Formation spécifique des personnels » ! sans qu’il soit précisé sur quoi porte cette spécificité. Cette formulation ambiguë pourrait laisser penserque cette spécificité est destinée à apprendre à faire face à un public difficile à discipliner.
Mais, pour pouvoir répondre aux exigences du référentiel de «refondation de l’éducation prioritaire», il ne peut s’agir que d’une formation à un véritable enseignement de qualité, exigeant, qui se démarque totalement de la bouillie pédago-gogiste instillée dans les IUFM-ESPE pour l’encadrement de nos enfants, formation dont il n’est dit ni où ni par qui elle est assurée. Nous pouvons donc supposer qu’elle est dispensée par un système parallèle et opaque dans des sortes d’ «écoles de partis» à l’instar des «bonnes» démocraties populaires !
A noter que c’est vraisemblablement le système déjà utilisé dans les «internats d’excellence et de la réussite» destinés aux enfants des ZEP qui fonctionnent maintenant depuis une dizaine d’années et dont l’opacité au niveau du recrutement, du nombre et des coûts des personnels a d’ailleurs été relevée par la Cour des comptes dans son rapport publié en février 2014.
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En ce qui concerne l’usage de l’informatique :
Pour la «refondation de l’école» de nos enfants, il est prévu de «faire entrer l’école dans l’ère du numérique (…) pour contribuer au développement de projets innovants et à des expérimentations pédagogiques favorisant l’usage du numérique à l’école (…) et mettre à disposition des écoles et établissements scolaires une offre diversifiée de services numériques» (art.16) ; autrement dit : il est prévu d’abrutir nos enfants devant les ordinateurs ! alors que dans le cadre de la «refondation de l’éducation prioritaire», il n’est absolument pas question de l’usage du numérique !
Conclusion
Qui peut nous faire croire que nos gouvernants ne savent pas ce qu’ils font ?
Qui peut nous faire croire qu’il faut encore créer des groupes de réflexion pour savoir ce que l’on pourrait bien faire pour restaurer une école de qualité ? La ruine de l’école pour nos enfants a été programmée depuis très longtemps : pensée, planifiée, mise en œuvre, cette programmation arrive à son terme avec la «refondation» de l’école pour nos enfants.
S’y ajoute aujourd’hui la volonté de privilégier les enfants des ZEP par une «refondation» de qualité qui leur est uniquement destinée afin qu’ils deviennent l’élite de la Nation et que nos enfants en soient les larbins : tel est bien l’objectif final.
A noter, d’ailleurs, que cette politique ne vient pas «comme un cheveu sur la soupe» : elle se fait dans le prolongement et comme l’aboutissement d’une politique d’ «éducation prioritaire» qui ne cesse de monter en puissance depuis plus de dix ans avec les «internats d’excellence» et les «internats de la réussite» qui sont spécifiquement destinés aux enfants des banlieues et nous coûtent une fortune que nous n’avons pas, puisque nos gouvernants font appel à l’emprunt national pour couvrir cette politique, mais, de toute façon, c’est bien nous qui paierons. Dans ces établissements ces élèves sont traités comme des princes, pendant que, dans le même temps, nos familles qui veulent échapper à l’étreinte mortelle de l’éducation nationale sont obligées de se saigner aux quatre veines pour pouvoir faire bénéficier leurs enfants d’un enseignement de qualité dans des établissements réellement libres.
Alors ? Alors ?
Réagissons ! Agissons!
Si, comme nos gouvernants voudraient encore nous le faire croire, nous sommes en démocratie et que la démocratie serait « le gouvernement du peuple par le peuple et pour le peuple », la question est de savoir si nos gouvernants ont bien été mandatés par le peuple pour faire cette politique qui, non seulement trahit d’une façon aussi éhontée leurs attentes, mais nuit aussi gravement à l’intérêt du peuple français et à la survie de la nation française.
Pouvons-nous rester les bras croisés, nous contentant de déplorer la gravité de la situation ?