John Muir (1838-1914), alors qu’il reste quasiment inconnu en France, est une des figures mythiques des États-Unis où il est considéré comme le père des Parcs Nationaux et l’un des premiers hommes à avoir perçu les dangers de l’exploitation de la nature – par essence sauvage. Ses Souvenirs d’enfance et de jeunesse sont à la fois passionnants et exaltants. John, dès son enfance, est confronté aux difficultés de la pauvreté et du travail tout en étant émerveillé par les beautés de la nature. À leur valeur unique de témoignage s’ajoute une vision du monde qui n’enlève rien à la fraîcheur de ses Souvenirs.
Ses capacités intellectuelles et techniques d’inventeur lui ouvrent toutes les portes mais son choix est fait : « J’aurais pu devenir millionnaire et j’ai choisi d’être un vagabond ». Il travaille et rêve désormais à un jour où la prise de conscience collective obligera les gouvernements à protéger la nature – héritage commun de tous les êtres vivants – en nous mettant en garde dès le XIXe siècle. Cette démarche à contre courant pouvait paraître à l’époque celle d’un illuminé ; elle se révèle de plus en plus prophétique.