Du “pas de bol” aux “ça tombe mal” ou comment les politocards se défaussent!

On se souvient de la trivialité et de la désinvolture révélatrices de tant d’inconsistance et de fatalisme du célèbre « Sur le chômage, j’ai pas eu de bol » de François Hollande.

La vérité sur l’engagement des socialistes, leur attitude face au réel et aux difficultés, leur conception même de la politique éclataient dans ce « pas de bol ». Mais cela révélait aussi, en creux, que la réussite, que l’on aurait pu croire attachée à celle du pays, n’était en fait que celle de leur carrière, de leur élection, réélection, et ne tenait qu’à une série de circonstances favorables qu’il s’agissait, pour eux, de susciter ou d’orienter.

L’élection de Macron fut acquise grâce à l’affaire Fillon, une affaire qui tombait bien mal pour le candidat de droite, mais qui faisait de Macron l’homme qui « tombait à pic », lui.

Mais voici que surgit une autre affaire qui concerne aujourd’hui un très proche du nouveau Président, dont il a fait un ministre : le député PS Richard Ferrand. Révélée par Le Canard enchaîné. Mettant en cause son épouse qui a réussi à s’enrichir considérablement grâce aux fonctions qu’occupait son compagnon. Pour des hommes qui ont érigé la transparence et la moralisation en vertu cardinale du quinquennat, cela fait désordre.

C’est ce qu’a reconnu le porte-parole du gouvernement, Christophe Castaner, député socialiste des Alpes-de-Haute-Provence, devenu estrosiste en 2015, puis macroniste en 2016, car ça tombait mieux pour sa carrière: « Vous avez raison, ça tombe mal, ça crée de la suspicion dans un contexte de suspicion. »

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Mais ce refrain du « ça tombe mal », on l’a aussi entendu, le même jour, dans un tweet du socialiste du Nord – pas du tout macroniste, celui-là – Gérard Filoche, au sujet d’un événement bien plus grave : l’attentat de Manchester. Et là, stupeur: même contrariété du cacique socialiste quant à la petite cuisine électorale, mais pour ses amis travaillistes britanniques : « Au moment où Jeremy Corbyn rattrapait Theresa May, l’attentat tombe mal, et fait remonter les Tories. »

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Eh oui, un attentat pourrait faire remonter la droite. Peut-être le UKIP, aussi. Et c’est cela qui dérange nos socialistes. Les morts ? Les victimes ? Les causes de ces horreurs ? La question de l’immigration et de l’islam ? Une réflexion sur l’enchaînement de démissions, de complaisances et d’irresponsabilité qui ont mis l’Europe dans une telle situation de vulnérabilité ?

Vous n’y pensez pas ! Ça tombe mal…

En fait, pour ces socialistes, du nord au midi, qu’ils soient ralliés à Macron ou pas, la seule question, ce n’est pas : « Est-ce bien ou pas ? Acceptable ? Condamnable ? Dramatique ? Révoltant ? Etc. » mais : « Qu’est-ce qui est bien pour notre élection, notre réélection ? » Il n’y a plus que cela qui compte. Pour cela, ils sont prêts à tout. S’allier avec la droite. Renier leurs valeurs et leurs électeurs. Passer sur les affaires. Minimiser les attentats. Fouler aux pieds les attentes légitimes des Français en matière de sécurité, de transparence, de justice, d’équité de traitement entre élus de droite et de gauche.

Affaire Ferrand, attentat de Manchester : pour les socialistes, « ça tombe mal ». Et c’est tout ce qu’ils ont à nous dire…

Au fait, les députés-ministres Castaner et Ferrand se présentent le 11 juin pour leur réélection : et si, pour les électeurs en colère désireux d’en finir avec ces élus socialistes adeptes du « pas de bol – ça tombe mal », ça tombait bien, pour pouvoir les dégager, eux aussi ?

Boulevard Voltaire

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