Par Samuel
Le Larousse 2015 paraîtra le 5 juin et, comme chaque année, les entrées sont scrutées à la loupe avec une tendance à l’admiration assez suspecte. Du genre : qu’est-ce que nous avons l’esprit ouvert d’accepter tant de nouveaux mots, quelle conception tolérante de la lexicographie !
Cela est d’autant plus ridicule que certains mots entrent à l’état de cadavre. Qui utilise encore, dans votre entourage, le verbe « psychoter » ? Il y a belle lurette qu’il est archaïque. Et le mot « scud », missile utilisé au sens de remarque cinglante, vache ? Il remonte à la deuxième guerre du Golfe. En 1991… Personnellement je l’avais oublié. Tout comme « zénitude » qui dort en paix depuis longtemps.
Les spécialistes qui travaillent au Larousse forment-ils un cabinet des antiques ? En soi, ce n’est pas un défaut quand il s’agit de langue. La langue évolue continument, c’est pour cela qu’il lui faut un dictionnaire et une grammaire, des règles et des définitions : non pour bloquer son évolution, ce qui est impossible, mais pour qu’évolution ne soit pas synonyme de dégénérescence. Quand s’y mêle une prétention à « faire jeune », le ridicule vous guette à la page suivante.
Entre deux séances de dictionnaire, Monsieur et Madame Larousse sortent leur « e-cigarette » et « vapotent ». Ou bien ils vont au cinéma. Ils ont vu La Vie d’Adèle, le réalisateur Abdellatif Kechiche entre aux noms propres. Un rien moutonnier, le Larousse ?
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