Au XIIe siècle, c’est l’archevêque Henri Sanglier qui décide de remplacer la vieille cathédrale romane par un édifice grandiose, digne de son pouvoir épiscopal qui s’étend sur Auxerre, Nevers, Paris, Orléans et Chartres. Il fait venir un maître d’œuvre novateur sachant manier la croisée d’ogives. Pas de transept (il ne sera inséré qu’entre 1490 et 1515), mais un collatéral commun à la nef et à l’abside. Les premières baies vitrées déjà grandes seront encore agrandies ultérieurement. De même que l’effondrement d’une tour de la façade en 1268 entraîne la reconstruction d’une grande partie de cette dernière. Aujourd’hui, on distingue parfaitement la différence de style entre la partie gauche de la façade et la partie centrale et droite bénéficiant d’ouvertures plus grandes.
Une rosace qui rassemble 62 anges
C’est aussi à Sens que les arcs-boutants apparaissent pour la première fois pour éviter que les piliers soutenant la voûte ne « tombent à la renverse ». Les vitraux sont remarquables. Notamment ceux illustrant la vie de Saint Thomas Becket (XIIIe siècle) qui séjourna en exil à Sens plusieurs années avant de repartir se faire assassiner à Londres. À voir également, la rosace ornant la façade du transept nord qui rassemble 62 anges jouant de 32 instruments de musique différents.
Nous n’avons pas pu achever le tour de la cathédrale sans nous hisser jusqu’au sommet de l’unique clocher qui abrite quelques-unes des plus anciennes cloches de France. C’est la seule cathédrale à avoir conservé ses deux bourdons, la Savinienne (9,6 tonnes) et la Potentienne (7,7 tonnes), tous deux fondus en 1560. Autrefois, il fallait seize hommes pour sonner chacun d’eux. Aujourd’hui, c’est un moteur électrique qui s’en charge. Le campanile conserve encore trois cloches plus modestes datant du XIVe siècle.