Connaissez-vous le Strigops habroptila Kakapo? (Vidéo)

Les kakapos sont des oiseaux trapus et robustes avec des ailes courtes et disproportionnées par rapport au reste du corps. Les adultes présentent un dessus vert moussu tirant sur le jaunâtre. L’ensemble de leurs parties supérieures est moucheté de noir et de gris brunâtre foncé, ce qui leur procure un excellent camouflage dans le milieu végétal. La poitrine et les flancs sont vert jaunâtre avec des stries jaunes. L’abdomen, les sous-caudales, le cou et la face sont surtout jaunâtres avec des stries vert pâle et d’imperceptibles mouchetures brun grisâtre.

Parce que les plumes n’ont pas besoin de la robustesse et de la rigidité requises par les oiseaux qui volent, elles sont étonnamment douces. Le kakapo affiche un disque facial composé de fines plumes, ce qui lui donne l’apparence d’un hibou. Son bec est entouré de fines vibrisses qui lui sont très utiles quand il se déplace tête baissée dans les sous-bois. Sa mandibule est majoritairement couleur ivoire, avec cependant un peu de bleu grisâtre sur le maxillaire supérieur. Ses yeux sont brun sombre. Ses pattes longues et écailleuses sont pourvues de longues griffes qui lui servent à grimper. Les plumes des rectrices sont souvent usées à force de traîner continuellement sur le sol.

Les femelles sont assez différentes de leur partenaire. Leur tête est plus étroite et présente un dessus moins arrondi. Leur bec est plus étroit et plus longiligne. Leurs pattes sont moins musclées et affichent une couleur rose grisâtre. Leur queue est plus allongée. Bien que leur plumage ne soit guère différent de celui des mâles, il paraît moins jaunâtre et moins moucheté. Les femelles nicheuses se distinguent également par le coussin de peau nue qui se développe sur l’abdomen pendant la période d’incubation.

 Habitat

Avant l’arrivée des humains en Nouvelle-Zélande, les kakapos vivaient dans une grande variété d’habitats tels que les prairies qui possèdent des touffes de hautes herbes, les zones de broussailles et les régions côtières. On les trouvait également dans les forêts primaires, y compris celles qui étaient dominées par les feuillus à podocarpes et les faux-hêtres du genre Nothofagus. Dans la région du Fiordland au sud-ouest de l’île méridionale, les kakapos fréquentaient les zones d’avalanches et d’éboulis pourvues de petits arbres en cours de régénération et de végétation portant de nombreux fruits. De telles régions contenant, en autres plantes, des ronces du Japon, des véroniques arbustives et des coprosmas, étaient connues couramment sous le nom de “jardins à kakapo”.
Les kakapos sont endémiques de Nouvelle-Zélande. Au XIXème siècle, ils vivaient encore le long du littoral nord de l’île méridionale. Dans l’île nord, ils étaient présent au sud d’Auckland et dans la région du lac Taupo. De nos jours, on ne les trouve plus guère que dans de rares îles septentrionales devenues réserves : Maud, Codfish, Stewart et Little Barrier.

Comportement et traits de caractère

Compte-tenu de leur incapacité à voler, les kakapos sont surtout des oiseaux terrestres. Ce sont également d’excellents grimpeurscapables de parvenir jusqu’à la cime des grands arbres. Ils quittent les feuillages en pratiquant une descente “en parachute” et en déployant largement les ailes. Ce sont des oiseaux nocturnes. Ils se reposent à terre pendant la journée et ils parcourent leur territoire pendant la période nocturne. Ayant perdu la capacité de voler, les kakapos ont développé de remarquables aptitudes dans le domaine de la marche. Leurs pattes puissantes leur permettent d’effectuer de longues distances pendant la nuit pour se nourrir ou pendant la nidification qui a lieu d’octobre à janvier.

Pendant la période nuptiale, les mâles quittent leur territoire habituel et marchent de nombreux kilomètres pour se rendre au sommet des collines ou sur une crête pour y établir leur aire de parade. Dès qu’ils sont parvenus sur les lieux, les mâles s’affrontent pour tenter de conquérir l’emplacement qui leur paraît le plus avantageux. Les conflits débouchent souvent sur des blessures sérieuses et parfois même, ils sont fatals pour les belligérants.

Pour attirer les femelles, les mâles émettent des sortes d’explosions qu’ils produisent en dilatant leur sac thoracique. Après une série d’une vingtaine d’explosions, ils se redressent et marquent une pause. Puis ils baissent de nouveau la tête et repartent pour une nouvelle série. À l’intérieur de leur cavité, ils se déplacent pour diffuser les sons dans toutes les directions. Par temps clair, ces explosions peuvent être entendues à plus d’un kilomètre de distance. Les mâles se livrent à ce genre d’exercice pendant près de 8 heures dans la nuit. Chaque mâle produit plusieurs milliers d’explosions qui continuent toutes les nuits pendant 3 ou 4 mois. Au cours de cette période, les mâles perdent parfois près de la moitié de leur masse corporelle.

Alimentation mode et régime

Le bec des kakapos est adapté spécialement pour broyer finement les aliments. Pour cette raison, ils ont un gésier moins développé que la plupart des oiseaux de leur taille. Les kakapos ont un menu qui est principalement herbivore. Ils consomment des plantes indigènes, des graines, des fruits, du pollen et même de la sève qui s’écoule des arbres. Dans une étude de 1984, 25 types différents de plantes ont été répertoriés comme faisant partie de leur régime. Les kakapos sont particulièrement friants des fruits du pin rouge de Nouvelle-Zélande appelé également Rimu. Ils peuvent s’en nourrir presque exclusivement pendant plusieurs années lorsque les ressources sont suffisantes. Les kakapos ont une manière très particulière d’agripper une feuille et de la délester de ses parties nutritives avec leur bec, ne laissant sur place qu’une boulette de fibres indigestes qui est le témoin indiscutable de sa présence.

Reproduction nidification

Pendant la période de reproduction, les kakapos utilisent un système de “lek”. Le “lek” est un espace de parade à l’intérieur duquel les mâles se réunissent en groupes lâches pour tenter d’attirer et de séduire des femelles. Les femelles sont des spectatrices très attentives et elles choisissent leur partenaire en fonction de la qualité de sa prestation. Les mâles ne poursuivent pas les femelles sous le couvert. Aucun lien conjugal n’est établi. Le “lek” est juste un lieu de rencontre qui ne sert que pour l’accouplement. L’espace de parade en lui-même est constitué d’une ou de plusieurs petites dépressions de 10 cm de profondeur et de 50 cm de diamètre creusées sur le sol. Elles sont généralement adossées à une façade rocheuse ou placées près d’une berge ou d’un tronc d’arbre dont le but est d’amplifier le cri d’appel du mâle. Les différentes dépressions sont reliées entre elles par un réseau de petits chemins qui sont soigneusement débarrassés de tout débris végétal.

Dès qu’elles ont entendu le cri du mâle, les femelles parcourent parfois de longues distances pour atteindre le lek. Aussitôt qu’elles ont pénétré dans l’aire de parade, le mâle commence ses rituels. Il se balance d’un côté à l’autre en émettant des cliquètements du bec. Il tourne le dos à sa promise, écarte ses ailes et marche en arrière jusqu’auprès d’elle. Une fois que l’accouplement a eu lieu, la femelle retourne à son territoire originel pour pondre ses œufs et élever ses petits. Le mâle reste sur son lieu de parade et tente de séduire une nouvelle partenaire.

Les kakapos déposent généralement 3 œufs par saison. Le nid est placé à terre sous la couverture végétale ou dans un trou d’arbre. La femelle couve assidument pendant 30 jours, mais elle doit quitter le nid à la nuit pour se nourrir, laissant la porte ouverte à de nombreux prédateurs. Après que les œufs aient éclos, elle nourrit les oisillons pendant environ 3 mois, mais ceux-ci restent encore en compagnie de leur mère pendant quelques mois. Parce qu’ils ont une durée de vie relativement longue, les kakapos ont une adolescence assez prolongée. Les mâles ne commencent pas à parader avant l’âge de 4 à 5 ans et les femelles ne répondent pas aux appels explosifs des mâles avant qu’elles n’aient atteint l’âge de 9 ou 11 ans.

 

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