Voilà maintenant trois jours que les gros médias se frappent la poitrine de colère, lèvent les bras au ciel d’indignation et dénoncent ce qui constituerait à leurs yeux une « nouvelle preuve » du supposé « antisémitisme » de Jean-Marie Le Pen : quelques questions assez légitimes qu’a osé se poser récemment l’ancien président du FN au sujet de la « marche contre l’antisémitisme » du 19 février (voir Présent des 20, 21 et 22 février).
Le précédent de Carpentras
En cause, en effet, le « Journal de bord » du 21 février de Jean-Marie Le Pen, dans lequel le « Menhir » disait s’interroger au sujet de la « marche contre l’antisémitisme » organisée en urgence par le PS, et de la profanation de tombes juives perpétrée la veille, « de façon très professionnelle », dans le cimetière de Quatzenheim. Des questions somme toute assez légitimes, au regard de la chronologie des faits, de la manière dont ceux-ci se sont déroulés, mais surtout de l’empressement avec lequel la classe politico-médiatique s’en est emparée et s’en est fait l’écho. Autant d’interrogations, toutefois, forcément suspectes pour les grands médias qui ont immédiatement utilisé ces propos pour pointer du doigt le prétendu « complotisme » de Le Pen. Or, c’est oublier bien vite le précédent de Carpentras. Affaire, comme l’a justement rappelé l’ancien président du FN, « dont on sait très bien qu’elle a été montée par le gouvernement comme une opération de provocation contre le Front national, qu’elle a donné lieu à une véritable marche, à la tête de laquelle il y avait le président de la République, ce qui ne s’était jamais produit dans l’histoire de la République ».
Un antisionisme d’importation
Charcutant à tout-va les propos de Le Pen suivant leur vieille habitude, les journalistes n’auront évidemment retenu et mis en avant que quelques phrases aux accents faussement provocateurs de ses propos. Ainsi, lorsqu’il déclarait « qu’il n’y a pas d’antisémitisme en France qui justifie une mobilisation de l’opinion », Le Pen, loin de nier l’existence d’agressions antisémites sur notre sol, observait tout simplement et très justement que ce chiffre de « 74 % d’augmentation des actes antisémites » brandi par le ministère de l’Intérieur depuis le 12 février ne signifiait pas grand-chose. « Par rapport à quoi ? », s’interrogeait-il en effet. De même, observait-il, « s’il y avait de l’antisémitisme en France, ce genre d’opération (la profanation du cimetière juif de Quatzenheim) aurait eu lieu dans 300, 500 ou 1 000 cimetières ». Ce qui est vrai, en revanche, notait Le Pen, c’est que « l’islamisme radical, extrapolant en quelque sorte le conflit israélo-arabe, transporte cela en France et que c’est beaucoup plus de l’antisionisme que de l’antisémitisme ».
Enfin, dernière et judicieuse constatation de l’ancien président du FN, « les agressions contre les bâtiments religieux chrétiens, voire musulmans d’ailleurs, sont beaucoup moins rapportées et prises en considération. Or, toutes les agressions contre les lieux religieux, quels qu’ils soient, doivent être condamnées, évidemment ».