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Les réactions ne sont pas tendres avec Ingrid Levavasseur, étrillée et reléguée instantanément dans le camp des traîtres pour avoir créé sa liste Gilets jaunes sans consulter qui que ce soit.
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Ça chauffe sur les ronds-points, où les GJ estiment que toute décision doit être approuvée à la majorité absolue.
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« Cette liste, c’est de l’enfumage macroniste »
« Ça se bouscule au portillon du fric et du pouvoir. Ce sont tous des traîtres. »
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Pour Éric Drouet, cette liste n’est pas une liste Gilets jaunes, mais « une liste de la contradiction et du paradoxe. Voter Gilets jaunes aux élections européennes, c’est voter LREM. »
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Quant au porte-parole du mouvement à Rouen, il déclare au Figaro :
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« C’est une décision antidémocratique. Personne n’a été consulté. Il n’y a pas un rond-point en France qui aurait voté pour une liste aux européennes. Dans la mesure où cette déclaration de candidature va à l’encontre même des aspirations du mouvement, ces personnes se sont exclues de fait des Gilets jaunes ».
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Et Fly Rider frappe fort sur la tête de liste :
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« Je ne sais pas qui t’a achetée, Ingrid. Je ne sais pas qui t’a donné quoi… Ce que je vois, c’est que tu es en train de trahir des dizaines, des centaines, des milliers de personnes qui avaient confiance en toi. Tu es en train de leur mettre une carotte. »
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Soupçonnée de connivence avec l’exécutif, la liste RIC, Ralliement d’initiative citoyenne, est en train d’enflammer les réseaux sociaux et de focaliser la colère des GJ de terrain.
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Dupont-Aignan se demande « si cette liste n’est pas un coup politique de Tapie », qui avait prêté ses locaux à Marseille, pour aider le mouvement à s’organiser.
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Zemmour met carrément les pieds dans le plat :
« La liste « Gilets jaunes » est une combine de Bernard Tapie et d’Emmanuel Macron »
Tout cela fait bien les affaires de Macron qui rafle la mise sur tous les tableaux.
Non seulement cette liste Gilets jaunes affaiblit le RN et évite une débâcle électorale de LREM aux européennes, mais le Grand débat national lui permet de lancer sa campagne électorale 3 mois avant ses adversaires !
Du jamais vu. Une violation de la démocratie sans précédent, étant donné que le coût démentiel de cette entreprise n’entre pas dans les comptes de campagne de Macron. Merci les Gilets jaunes.
Macron se refait une santé sur le dos des pestiférés qu’il traînait dans la boue il y a un mois, Darmanin évoquant le retour de la « peste brune ». Beau rétablissement !
Mais attendons de voir la suite. Car ce qui discrédite Ingrid Levavasseur, ce sont ses convictions, aussi stables qu’une porte de saloon !
Hostile à tout engagement politique en novembre 2018, elle change d’avis en décembre, mais fait machine arrière dans la foulée, pour finalement présenter sa liste en janvier !
L’avenir nous dira si cette fois, elle a retourné son gilet du bon côté comme dirait Dutronc.
Le Figaro nous apprend qu’une pétition rappelant que cette liste n’a aucune légitimité, et exigeant qu’elle n’utilise pas l’appellation « Gilets jaunes », totalisait jeudi soir 11 000 signatures. À suivre…
En attendant, Macron fait son grand numéro de com, devant un modeste public de la France profonde, ébloui par sa connaissance des dossiers et son aisance dans les échanges. Macron joue sa pièce de théâtre devant un auditoire peu combattif.
Il est évident qu’un public peu averti, ne maîtrisant ni les sujets économiques, ni le problème de l’immigration, est facilement impressionnable.
Il suffit d’écouter les commentaires extasiés de ceux qui boivent la bonne parole de Jupiter, pour comprendre qu’il est déjà à 100 % en campagne électorale.
Avec Macron, tous les coups sont permis. Mais ça, on le savait déjà !
Jacques Guillemain – Riposte laïque