l existe, en France, un immense consensus sur les questions de justice sociale, toutes tendances politiques et toutes situations sociales confondues. Études après études, chercheurs et instituts de sondage le confirment : une écrasante majorité souhaite plus de justice et plus d’égalité.
Ces mêmes recherches montrent aussi que nous en savons plus qu auparavant sur l’augmentation et la nature des inégalités, que nous en parlons davantage et que nous nous en inquiétons plus encore. Reste que, pour les réduire, nous n’en faisons manifestement pas assez.
Faut-il voir dans cette contradiction une forme d hypocrisie sociale ? Serions-nous passés maîtres dans l’art de ne pas tirer de conséquences de ce que nous savons ? Serions-nous, individuellement et collectivement, victimes d’une irrépressible faiblesse de la volonté ?
Plutôt que de supprimer le problème à bon compte, il est temps de comprendre cet étrange paradoxe qui consiste aujourd hui, pour nous, à creuser les inégalités que nous n avons pourtant de cesse de dénoncer.