Neturei karta, mouvement juif antisioniste!

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Le mouvement juif ultra-orthodoxe Neturei Karta (les gardiens de la cité), connu pour ses positions anti-israéliennes, tente d’influencer l’actualité du Proche-Orient en créant des happenings sur la voie publique afin d’interpeler l’opinion. Nous les avons suivis lors de leur venue à Paris le week-end dernier.

Redingotes et collants noirs, chapeaux de velours et papillotes encadrant leur visage, une poignée d’hommes reconnaissables au costume de haredim, juifs ultra-orthodoxes, distribuent des tracts ce dimanche 15 janvier à 13 h, à l’angle de la rue de la Convention et de la rue des Bergers. Une conférence sur le Proche-Orient réunissant 75 nations à l’initiative de François Hollande se tient à quelques mètres de là.

Leur vêtement religieux austère contraste avec les écharpes au motif de keffieh qu’ils portent autour du cou, les badges aux couleurs de la Palestine et le drapeau palestinien qui flotte au dessus d’eux. Ils déroulent des affiches contre l’État d’Israël: «Les sionistes n’ont aucun droit sur la terre sainte», «La Torah exige que toute la Palestine soit rendue aux Palestiniens et redevienne souveraine», «La solution: le démantèlement pacifique de l’État israélien», «Anti-zionism is not anti-semitism». Ces hommes appartiennent au mouvement Neturei Karta se définissant comme ultra-orthodoxe et antisioniste. Tous rabbins, ils alimentent leur discours politique d’une rhétorique religieuse et de constantes références à la Torah.

Les mouvements antisionistes datent d’avant la création de l’État d’Israël et participent aussi de son histoire. Les neturei karta son nés d’une scission au sein des partis religieux de l’union Agoudat Israël, créée en 1912. Ils reprochaient au rabbin Isaac Breuer de l’Agoudat d’être trop conciliant avec le sionisme, l’idéologie honnie des religieux considérée comme un «danger mortel pour le judaïsme».(…)

Les Naturei Karta sont difficilement quantifiables en Israël car ils ne déclarent pas leurs naissances, ne font pas enregistrer leurs enfants dans les registres et refusent la citoyenneté israélienne. Ils possèdent généralement un passeport américain ou britannique. Ils sont une minorité chez les ultra-orthodoxes, quelques centaines dans un quartier de Jérusalem. Ils n’ont pas de poids politique concret puisqu’ils ne reconnaissent pas l’Etat d’Israël et de ce fait ne siègent pas à la Knesset. Ils n’ont pas de carte d’électeurs et évidemment pas de carte d’identité israélienne.
Déconnectés, ils vivent en autarcie dans des quartiers spécifiques, comme Mea Chearim à Jérusalem et dans la ville de Bet Shemesh. Ils se sont aussi illustrés par leur volonté d’imposer la ségrégation entre hommes et femmes dans les bus. Ils étaient exemptés jusqu’à récemment de service militaire. D’autres groupes de religieux partagent leur antisionisme, comme Satmar et Toldot Aaron, mais seuls les neturei karta sont aussi militants.

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