Souvenons-nous. En 2009, lors du deuxième Forum français de la finance islamique organisé par la Chambre de commerce franco-arabe, la présidente du FMI montrait son engagement dans le développement de la finance islamique en France. Elle ouvrait les bras aux banques de pays musulmans, les assurant de la coopération du territoire français dans des opérations conformes aux dispositions de la charia.
Position qui avait déclenché la fronde des socialistes, à l’Assemblée nationale, en mai 2009 – sans pour autant empêcher le texte de loi d’être voté. Les députés de gauche arguaient la séparation de l’Église et de l’État. Mais pas celle de François Hollande qui, invité dans l’émission sur la chaîne parlementaire LCP, le 18 janvier 2011, déclarait tout de go que la finance islamique, « ça ne lui faisait pas peur », de toute façon, « c’est un système qui existe ».
La finance islamique ? Un marché qui représenterait 700 milliards de dollars, une source de financement à hauteur de 100 milliards injectés en France dans les grands travaux et les collectivités locales. La patronne du FMI ne tarit d’ailleurs pas d’éloge à propos de cette manne substantielle qui présente « bien des avantages en ce qu’elle condamne la spéculation et en ce qu’elle condamne le hasard ». Mais qu’attend l’ennemi de la finance (François Hollande) pour l’inventer pour la France ?
On ne s’étonne donc pas que la mort du roi Abdallah d’Arabie saoudite – un pays précieux pour le business – ait touché Christine Lagarde en plein cœur. « Un grand défenseur des femmes », nous apprend même la présidente du FMI, tout émue.
Ah bon ? En 2011, il autorise, en effet, ces dernières à voter et, cette année, elles pourront se présenter aux élections locales. Dans sa grande largesse, le roi leur donna la possibilité – à un nombre limité à 20 % – d’être désignées membres de l’Assemblée consultative de la Choura. Pour voter des lois ? Comme vous y allez ! Elles sont invitées à les suggérer, et ce, dans des domaine très ciblés comme celui de la famille.
Ajoutons à l’actif de ce grand défenseur des femmes – il en eut 9 – l’autorisation à ces dernières de participer aux Jeux olympiques… sous deux conditions : port d’une tenue islamique et surveillance par des gardes masculins obligatoire.
N’oublions pas la permission – compliquée – de faire du vélo, accompagnées par un homme de leur famille dans des zones très fréquentées, vélo qui doit être utilisé, non en tant que moyen de locomotion, mais pour se divertir ou faire du sport…
Autres avancées qui réjouissent les femmes saoudiennes : pour faire carrière dans quatre domaines (caissières, vendeuses, cuisinières, emplois dans les parcs d’attractions), leurs maris n’ont plus leur mot à dire. Elles peuvent aussi, depuis 2012, si le cœur leur en dit, devenir avocates. Dans la défense de la finance islamique, aussi ?
Des progrès d’une grande violence comparés à leur interdiction de se marier, de voyager, de travailler (hors les quatre métiers ci-dessus), de subir une opération chirurgicale, de suivre des études supérieures ou de conduire.
Création en France d’un cadre juridique et fiscal charia compatible sans consultation aucune du peuple, éloge funèbre d’un « féministe discret », roi d’un pays où les droits des femmes sont distillés au compte-gouttes et où, depuis le 1er janvier 2015, ont eu lieu neuf exécutions publiques dont celle d’une femme… Mais de qui se moque-t-on ?