Philaminte, femme du bonhomme Chrysale, Bélise, sa sœur et Armande, l’ainée de ses mies, sont les femmes savantes de cette comédie. Philaminte, femme impérieuse et acariâtre, toute entière aux spéculations scientifiques, néglige les soins du ménage et ne s’occupe de ses domestiques que pour leur enseigner les lois de la physique ou les règles de la grammaire ; elle exerce sur son faible et ignorant mari un pouvoir despotique qu’il avoue lui-même et qu’il n’a pas le courage de secouer. Malgré lui, on a chassé la bonne servante Martine parce qu’elle outrageait trop souvent les oreilles de ses maîtresses. Bélise est une folle romanesque. Armande ne conçoit pas qu’une femme puisse tolérer l’erreur si commune qu’on appelle mariage et elle détourne sa sœur Henriette de ce « vulgaire dessein ».
Si Trissotin éprouve un grand charme à recevoir des compliments, il ne se contente pas cependant de ces jouissances immatérielles. Il aspire à la dot d’Henriette, fille de Philaminte et sœur d’Armande. La seconde fille de Chrysale a pu échapper à la contagion du pédantisme : elle est aussi sensée que sa mère, sa sœur et sa tante sont extravagantes ; et comme les doctes entretiens ne sont pas de son goût, elle est médiocrement sensible à l’honneur d’épouser M. Trissotin. D’ailleurs, du consentement de son père, elle a promis sa main à Clitandre, homme de bonne compagnie et de bon sens qui ne se gêne pas pour railler les ridicules de la famille et dit à Trissotin : « Qu’un sot savant est sot plus qu’un sot ignorant. »
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