C’est un mouvement silencieux car il ne s’exprime qu’en privé mais il est bien réel. Dimanche 27 novembre, des homosexuels et des lesbiennes iront voter à la primaire de la droite pour tenter de stopper François Fillon dans sa course à l’Elysée. « Mon épouse et moi-même irons uniquement pour lui faire barrage, témoigne ainsi Sophie, mère d’un garçon conçu par procréation médicalement assistée (PMA) à l’étranger. Nous n’avons aucune sympathie pour Juppé, mais les positions de Fillon sur l’homosexualité et l’homoparentalité nous poussent à tenter de le bloquer. »
« Nous sommes inquiètes et voterons Juppé, [Fillon] va rouvrir la boîte de Pandore ! Alors que l’atmosphère s’est apaisée et que chacun vit sa vie ! », affirme Elsa. « En général, je ne vote pas à droite mais je vais me débrouiller pour y aller », dit Agnès. « J’ai voté au premier tour, j’irai dimanche, et Fillon n’aura pas ma voix ! », renchérit Sabine.
« Autour de moi, j’entends : mieux vaut Juppé que Fillon », confirme un militant LGBT (lesbiennes, gays, bi et trans). Même si chacun effectue ses choix politiques en fonction de multiples facteurs, même si certains ne se déplaceront pas car ils ne veulent pas signer une charte avec laquelle ils sont en désaccord, les propositions du député de Paris inquiètent particulièrement parmi ceux qui peuvent se marier et adopter depuis mai 2013.