Le combat d’un pêcheur d’Inishboffin, petite île irlandaise au large du Donegal, contre le Titan de Bruxelles et ses lois aberrantes, forme la trame de ce documentaire dont on épouse naturellement le rythme.
John O’Brien, d’une famille de pêcheurs depuis des générations, élève ses six enfants en gagnant sa vie de cette façon, la seule permettant de rester sur l’île. Il explique fort bien – sa voix off, en langue gaélique, commente l’action – que, de tout temps, les habitants ont su adapter leur pêche à la saison : à telle époque le saumon, à telle autre le maquereau ou le homard. Ainsi les espèces peuvent se reproduire et aucun épuisement n’est à craindre. Puis apparaissent les énormes chalutiers raclant le fond des mers. L’Union européenne cherche alors à contrer le danger, or la seule manière qu’elle trouve est de limiter fortement la pêche pour les insulaires – et le gouvernement irlandais d’en ajouter, en bon petit soldat de l’Europe, et de déclarer des interdictions pures et simples. Ce n’est que récemment que les écologistes découvrent enfin que 80 % des pêcheurs (les « petits ») vivent à partir de 10 % des poissons, tout le reste étant récupéré par les groupes de pression des « gros ».
John multiplie les démarches : rencontres avec des insulaires étrangers qui connaissent les mêmes tourments (suédois, bretons, corses…) ou réunions à l’échelle de l’Union européenne. Puis il reprend pied à Inishboffin, où il retrouve ce pour quoi il lutte, ses traditions, sa foi qui lui est un soutien et surtout sa famille. Quel sera le résultat ? Il lui arrive parfois d’en douter…
Un beau et fort moment pour les amoureux des îles, de la mer, de l’Irlande, ou des causes qui savent défendre non seulement l’environnement mais aussi ceux qui l’habitent.