Parenthèse émotion / Le sauvetage des 33 mineurs chiliens bouleverse le monde entier (13 octobre 2010)

 

Les 33 mineurs ont commencé à remonter à la surface mercredi 13 octobre dans une opération de secours qui ne s’achèvera que jeudi dans l’après-midi..

« Je recommande à la divine bonté du Christ, avec espérance, les mineurs de la région d’Atacama », déclarait mercredi 13 octobre au matin, en espagnol, le pape lors de son audience générale au Vatican. À ce moment-là, les premiers mineurs chiliens commençaient à sortir de terre, un à un, après être restés coincés soixante-neuf jours dans la mine d’or et de cuivre de San José.

Leur sauvetage, retransmis en direct sur les chaînes d’information du monde entier et sur Internet, a captivé un immense public, des États-Unis à la Chine. Au Chili, toute la nation retenait son souffle quand le premier d’entre eux a fait surface au milieu de la nuit dans le froid glacial du désert d’Atacama. Les cloches des églises du Chili ont sonné à toute volée, pendant que les pompiers du pays activaient leurs sirènes.

La sortie des « 33 » a été bien préparée, pour mener à bien une opération longue et difficile, en présence de plus de 2 000 journalistes et du président chilien Sebastián Piñera. Alors que 800 proches et parents des 33 attendaient dans le calme, les sauveteurs ont établi un schéma qui permette de gérer l’impatience de tous dans la discipline.

Chaque sauvetage dure environ une heure, ce qui laissait espérer mercredi que le dernier mineur sorte cet après-midi. Serré dans une capsule de 53 cm de diamètre, chacun de ces hommes coincés sous terre depuis le 5 août parcourt les 622 mètres qui le séparent de la surface, équipé d’une combinaison de sécurité, d’un casque, et de lunettes noires.

Les sauveteurs ont d’abord fait remonter un « calme », qui puisse affronter la nouveauté de cette expérience sans paniquer et sache faire face aux caméras braquées sur lui : Florencio Ávalos, 31 ans, a été le premier à sortir des entrailles de la terre. Puis se sont succédé Mario Sepúlveda, qui a fait partager sa joie à la foule en criant : « Viva Chile, mierda ! », (merde, vive le Chili), le Bolivien Carlos Mamani, et très vite, le benjamin, Jimmy Sánchez, 19 ans.

L’ordre de sortie prévoyait de faire remonter d’abord les hommes les plus capables de supporter la pression, ensuite les plus fatigués, et en dernier, les plus coriaces, capables de supporter une longue attente, avec, en tout dernier, le chef de quart Luís Urzua, 54 ans.

Le monde entier s’est passionné pour les images de San José, la nacelle qui monte et redescend, les poulies qui tournent lentement, les vues souterraines des préparatifs avant la remontée, les visages des hommes qui sortent, le ballet des ambulances…

Leurs femmes, aussi, se sont montrées extraordinaires : stoïques, elles s’efforcent de rester calmes, filmées en gros plan pendant que leurs maris ou leurs fils remontent lentement. On les a affublées de casques, certaines les perdent lors des embrassades, elles essaient de ne pas pleurer, de rester aussi courageuses que leurs hommes qui reviennent à la vie.

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