L’abbatiale Saint Austremoine est l’ancienne église d’une abbaye bénédictine construite au XIIème siècle. Son nom lui vient du premier évêque en pays Arverne, Austremoine, venu de Rome avec 6 compagnons pour évangéliser la Gaule. Le chevet visible de l’extérieur est la partie la plus accomplie de l’édifice, très bel exemple de l’art roman auvergnat, pureté des lignes, équilibre dans la composition, sobriété de la décoration. La façade d’une très grande simplicité précède la nef à deux étages, dont la décoration peinte est un bel exemple du soin apporté à la mise en scène. Les chapiteaux représentent des centaures, des porteurs de moutons et des griffons.
On estime à environ 50 ans le temps qu’il fallut pour édifier l’abbatiale Saint-Austremoine. Les hommes se rendaient à la carrière de Montpeyroux (10 km au sud) pour puiser ce grès tendre que l’on appelle l’arkose et qui donne à l’église cette couleur chaude. Les échafaudages métalliques n’existant pas, il fallut abattre des forêts entières pour constituer les armatures de bois qui permirent aux bâtisseurs d’élever les murs. Ces structures étaient solidement ancrées aux parois de l’église pour éviter que le vent ne les emporte. Si l’on s’attarde sur les façades de l’abbatiale, on peut apercevoir les “trous de boulins” dans lesquels on enchâssait les échafaudages de bois dans les murs. Avec ses 63 mètres de long, l’abbatiale Saint-Austremoine est la plus grande des églises de Basse-Auvergne. Vraisemblablement construite d’est en ouest, elle est orientée vers Jérusalem et le soleil levant. Les Hommes du Moyen Âge avaient fait du soleil le symbole du Christ.
La coupole de la croisée du transept s’élève à 23 m et précède le chœur somptueusement décorée. Elle est la plus grande des églises majeures de Basse Auvergne, Saint-Austremoine, apôtre et premier évêque de l’Auvergne fut enterré à Issoire à la fin du IIIème siècle. Un premier sanctuaire fut probablement construit peu après.
Lors des restaurations du XIXème siècle, on en rendu à l’église sa polychromie intérieure, rappelant ainsi que toutes les églises étaient peintes au Moyen-âge et que l’habitude actuelle de mettre à nu les murs ne correspond nullement à la réalité première.