Par Alain Sanders
Alors qu’on nous tient de grands discours sur la parité homme-femme, j’aimerais revenir sur trois « faits divers » qui, curieusement, ont été traités très moderato cantabile par la classe politico-médiatique, toujours prompte par ailleurs à monter la mayonnaise quand ça sert son idéologie.
Le premier concerne Guy Bedos. Exonéré en première instance – sa victime fait appel – pour avoir traité Nadine Morano de « conne ». Le même avait été absous pour avoir traité Marine Le Pen de « salope fascisante ». Nous n’avons aucune amitié particulière pour Nadine Morano. Mais il me semble – d’autant que Bedos a réitéré ses insultes sur une chaîne de télé – que la goujaterie de ce vieux dégueulasse haineux mérite d’être sanctionnée par la justice. Et l’on comprend, en l’occurrence, l’amertume de Nadine Morano, peu soutenue par sa famille politique et pas soutenue du tout par les féministes patentées.
Le second concerne Mourad Boudjellal, ce patron du club de rugby de Toulon qui ne veut pas que son équipe aille jouer à Béziers, biscotte Robert Ménard. Boudjellal le déteste en particulier et le FN en général.
Après une embrouille avec RTL (une sombre affaire de produits pharmaceutiques vagabonds), il s’en est pris à une journaliste de cette radio en ces termes : « Elisabeth Fleury de RTL a jugé une fausse info assez clitoridienne pour faire une enquête à charge contre nous. » Il a même menacé de diffuser le numéro de portable de la journaliste avant de rétropédaler, mais toujours de manière sexiste : « A Toulon quand on a le numéro d’une fille, on ne le donne pas aux autres. » Classe, le Mourad…
Ce Boudjellal, qui voit du racisme partout, semble faire du sexisme sa marque de fabrique, en revanche. En 2013, après avoir gagné la Coupe d’Europe et à quelques jours du doublé manqué face à Castres, il avait lâché : « Quand on a couché avec Miss Monde, on est content aussi avec Miss France. » Quelques mois plus tard, il avait qualifié le pack toulonnais de « pire mêlée du Top 14 (…) juste bonne à jouer au rugby féminin ». Et rebelote au mois dernier : « J’espère qu’on ne verra plus la version féminine du Racing Club de Toulon. »
Troisième « fait divers » plus ou moins passé à l’as, l’intervention de deux Femen, l’une d’origine algérienne, l’autre d’origine tunisienne, au Salon musulman de Pontoise (Val-d’Oise). J’ai eu assez souvent l’occasion de m’étonner que les Femen soient frileuses à l’égard de l’islam pour ne pas saluer, pour le coup, ces deux jeunes femmes qui, comme on dit familièrement, en ont.
Au moment où deux imams, vêtus comme là-bas dis, débattaient de savoir – et cela en France, pas dans un territoire aux griffes de Daech – s’il faut ou pas battre sa femme (!), les deux jeunes femmes ont bondi sur scène, laissé tomber leurs djellabahs et, torse nu, lancé des slogans en arabe et en français contre les obscurantistes.
Apparemment, pour ces barbus arriérés, il faut battre – et même tabasser – les femmes (ces « connes » comme dirait Bedos, ces « clitoridiennes » comme dirait Boudjellal). Des gros bras se sont rués sur elles et, les ayant jetées à terre, les ont tabassées à coups de poing et de pieds sous les cris de la foule qui hurlait « Allah Akbar ! » et « Il faut les tuer ! » Elles n’ont échappé au pire que grâce à l’intervention de la police qui a pu les exfiltrer.
Les responsables de ce Salon de la honte, qui devraient être interdits de parole et de réunion en France, ont annoncé qu’ils allaient porter plainte pour « exhibitionnisme »… Sale temps pour les femmes.