Par Charles Chaleyat
Jadis, la préhistoire remontait vers nous grâce aux archéologues et aux paléontologues plus quelques sciences dites annexes (mais combien importantes, nous allons le voir !), sans pour autant que l’on craigne de voir surgir au milieu de nous, au détour d’un sentier, un machairodus ou un pithécanthrope (velu ou pas?), sans parler de notre grand’mère à tous, Lucy, sifflotant une marche guerrière… Pour tous ces hominidés, il fallait inventer et rêver comme les frères Rosny pour l’inoubliable Guerre du Feu..
Mais voilà, parmi les sciences dites annexes figure la virologie bien connue pour des maladies qu’elle concerne : rage, variole ou poliomyélite… provoquées par des ‘êtres’ qui ne sont pas vraiment des êtres vivants selon les définitions actuelles : les virus. Cette science a permis, récemment, de découvrir un virus préhistorique vieux de 30 000 ans dans le pergélisol* sibérien, milieu, jusqu’ici inexploré et caractérisé par l’absence de lumière et d’oxygène, la basse température et un ph neutre : le pithovirus qui, de plus, est un virus ‘géant’ (il dépasse le diamètre de 0,5 micron) différent des mimivirus et pandarovirus, autres virus géants. Cette date correspond à peu près à la date d’extinction des néandertaliens. En repos depuis des milliers d’années, ce virus peut revenir à la vie en infectant un hôte de rencontre… car son mécanisme de duplication ressemble à celui du virus de la variole (éradiquée depuis 1977). On peut donc imaginer que d’autres virus restent ‘en dormance’ dans de tels milieux, prêts à renaître si le climat change (d’ici 30 ans ?) ou si les hommes l’atteignent.
Le danger existe d’autant que la région (Tchoukotka) est convoitée pour ses ressources minières représentant avec les ressources énergétiques 82% de la production industrielle totale de ce district reculé de Sibérie. Un ouvrier peut en forant se trouver au contact de virus offensifs encore non découverts…
* sol perpétuellement gelé (permafrost en anglais).
