Le Voleur d’étincelles est la première œuvre romanesque de Robert Brasillach. Le titre semble inspiré par Tristan Corbière : « Il fait noir, enfant, voleur d’étincelles ». Mais, autant le dire tout de suite, plus qu’une narration fictionnelle, il s’agit surtout d’un ouvrage initiatique, ascendant, chargé de poésie solaire.
La trame est assez modeste : un trentenaire célibataire, Lazare Mir, fuit Paris pour aller retrouver sa patrie charnelle, chez sa tante, à Collioure, ville de la mer. La tante Sérafina va lui raconter sa famille, son histoire…
Lazare Mir part en quête de son enfance et de sa mère. Il retrouve la ville circulaire, la mer pâle aux reflets gris et mauve, la nature, l’abondance des fruits, le soleil oblique, les paysages rouges et jaunes. Le parcours de Lazare, en reconstituant le passé, ses origines, lui fait recouvrer la mémoire familiale qu’il prolonge et perpétue ; les liens du sang sont ceux de la filiation, de l’enracinement et du temps long.
Pour Lazare Mir, après l’errance urbaine, c’est la renaissance par l’appartenance à une famille, une réappropriation intime et salvatrice, une réelle transcendance.
Cet ouvrage de jeunesse de Robert Brasillach préfigure l’œuvre à venir de l’écrivain surdoué, avec les thèmes récurrents de la jeunesse, du bonheur, du temps qui passe, de la magie (chiromancie, alchimie…) et, bien sûr, de la famille.
Brasillach ? Un écrivain de 23 ans, promis à un avenir littéraire étincelant !
Arnaud Robert -Présent