Décédé en 1975, Michel Simon avait pourtant un fils… C’est Jean-Pierre Mocky qui le raconte et narre aussi d’autres anecdotes concernant Serrault et Galabru.
Né à Genève en 1895, d’un père allemand charcutier et d’une mère française moyennement aimante, doté d’une figure de carnaval et d’un corps dantesque, contraint bientôt de tuer le cochon avec le paternel, allez donc vous étonner que Michel prenne à 16 ans la poudre d’escampette pour Paris, choisisse un métier où avoir une gueule rapporte plus d’honneurs que de quolibets, et finisse par se déclarer l’ami des animaux à défaut de celui du genre humain !
Grâce à quoi naît un acteur hors norme et hors pair, comme on en rencontre peu dans l’histoire du cinéma. Son registre, souvenons-nous, est à la fois misérable et terrifiant : petit bourgeois sanglant dans La Chienne (Jean Renoir, 1931), clochard faunesque dans Boudu sauvé des eaux (Jean Renoir, 1932), marinier inquiétant dans L’Atalante (Jean Vigo, 1934), fieffé salopard dans Les Nouveaux Riches (André Berthomieu, 1938), faussaire alcoolique dans Les Disparus de Saint-Agil (Christian-Jaque, 1938), tuteur incestueux dans Le Quai des Brumes (Marcel Carné, 1938), faux tueur terrifiant dans Panique (Julien Duvivier, 1946), méphistophélique dans La Beauté du diable (René Clair, 1950), assassin méthodique dans La Poison (Sacha Guitry, 1951).