Alain Bournazel, grand ami de Délit d’images, est décédé samedi 20 juillet en région parisienne. Il avait 78 ans.
Il est originaire de Castelnau-La –Chapelle en Dordogne.
Saint-Cyrien puis éléve de Science Po et de l’ENA, Alain Bournazel débute en politique dans la région qui l’a vu naître, Conseiller départemental dés 1974, maire de Domme, commune du Périgord noir, de 1989 à 2001, vice-président, vice-président du Conseil régional d’Aquitaine à partir de 1986 en charge des questions d’éducation et de formation professionnelle.
« Homme doué d’une intelligence supérieure, il avait un phrasé inimitable et savait passionner son auditoire. Bel exemple d’énarque attaché aux territoires, une espèce rare, il aura marqué le chemin de nombreux militants », dit de lui le maire de Périgueux, Antoine Audi, qui fut un compagnon de route politique.
Après avoir fait ses classes politiques chez Jean-Pierre Chevènement, il rejoint le RPR au début des années 80 aux cotés d’Yves Guéna, gaulliste de la première heure. La présence d’Alain Bournazel auprès des gaullistes de conviction et de la fondation Charles de Gaulle ne se démentira jamais par la suite.
Gaulliste, Alain Bournazel entame à la fin des années 90 une nouvelle page de son action politique et crée en juin 1998, en partenariat avec Jean-Paul Bled, Étienne Tarride et Michel Pinton, les États Généraux de la Souveraineté Nationale. En avril 2003, il fonde le Rassemblement pour l’Indépendance et la Souveraineté de la France (R.I.F.), dont il prend le poste de secrétaire général. Il milite en faveur du « non » au référendum français sur le traité établissant une Constitution européenne le 23 mai 2005.
En juillet 2013, il crée sur Radio Courtoisie l’émission intitulée Le Libre journal de l’indépendance.
Esprit indépendant, il refuse jusqu’au bout de voir son combat pionnier de défenseur de la souveraineté française récupéré par les grands partis politiques et fonde à cet effet en 2012 le Rassemblement avec Yvan Blot, un mouvement souverainiste qui ne souhaite pas se rallier au Front National.
Rejetant le manichéisme politique et refusant l’isolement de la France, il milite pour la grande Europe des nations et dirige l’association « Action pour une confédération paneuropéenne ». Toujours à l’instar d’Yvan Blot, il considère que la Russie de Poutine à toute sa place dans cette confédération.
Grand amoureux de la France comme de la francophonie, c’est un spécialiste reconnu de Jeanne d’Arc (Auteur de « Jeanne d’Arc, la vérité sur un faux procès » Ed Artena). Il participe avec l’Abbé Guillaume de Tanoüarn à l’animation de l’Association culturelle « Avec Jeanne ». Il élargira son domaine de compétence de cette période historique en signant en 2014 « les rois maudits d’Angleterre » qui recevra la distinction de livre du mois par son éditeur, Perrin.
Alain Bournazel voyait en Jeanne une héroïne nationale, une sainte mais aussi dans la mythologie nationale l’équivalent des déesses guerrières de l’antiquité telle Athéna ou Artémis.
Par la suite de son parcours, il invoqua une autre Sainte, Geneviève, dans ses combats pour la défense du patrimoine parisien. Débutant en s’opposant à l’installation d’un Starbuck Café Place du Tertre à Paris, il continuera en initiant le combat pour la sauvegarde de l’Eglise Sainte Rita, Chapelle du 15ème arrondissement de Paris aujourd’hui sauvée de la démolition.
Moins connu, les ouvrages et guides sur la formation professionnelle rédigées par Alain Bournazel ont longtemps fait autorité. Son livre sur le système éducatif finlandais reflète parfaitement cette curiosité et subtilité intellectuelle qui l’ont animé tout au long de sa vie et qui lui faisait refuser les conflits idéologiques trop tranchés qui n’avaient aucune chance de déboucher sur des réalisations concrètes dans la réalité sociale du moment.
Son intelligence vive et lucide va nous manquer tout comme l’homme, tout à la fois courageux dans ses engagements et profondément généreux dans ses amitiés.
Nicolas Stoquer Fondateur du Rassemblement pour la France (RPF).