France à vendre!

Dans la série « Vendons la peau de l’ours avant de l’avoir tué », celui-là vendait des vélos avant de les avoir volés. Une sorte d’auto-entrepreneur, ou disons « vélo-entrepreneur », qui proposait un grand choix de bicyclettes sur « le boncoin » puis s’en allait joyeusement subtiliser l’objet après avoir trouvé preneur. Alors qu’il parcourait négligemment ce site de vente d’occasion, le sang de l’une des victimes ne fit qu’un tour lorsqu’il crut reconnaître la photo de son précieux biclou affiché à son juste prix. Arrestation du voleur, remise en liberté, raccompagnement jusqu’à son domicile en limousine… Le train-train.

La jeune entreprise a néanmoins du plomb dans l’aile. Tout un marché à reconquérir… Repartir de zéro… Que fait Taubira ? Couper l’herbe sous le pied à un concept aussi novateur… Bravo la police !

Dans l’hypothèse où le procédé aurait fait des émules, chacun est néanmoins invité à se rendre sur « leboncoin » afin de vérifier si son scooter, sa voiture, ses vêtements (photographiés sur le fil à linge) ou ses plantes vertes ne font pas l’objet d’une annonce alléchante. Et chacun de s’exclamer : Ooohh, ma guitare ! Tiens, ma baignoire ! Ça, alors ! Tout citoyen aurait ainsi la possibilité de racheter au voleur l’objet qu’il consentirait à ne pas lui voler. Énorme concept. Directement du producteur au consommateur, aucun intermédiaire. Prix intéressant. Une sorte de racket virtuel dans lequel la victime se prémunirait à l’avance d’un préjudice programmé. L’idée démarre doucement avec des objets, histoire de tester l’efficacité… Mais l’avenir s’annonce prometteur.

Viols, agressions, meurtres… Le marché est considérable. Payer pour rester en vie, graisser la patte du violeur pour qu’il change de trottoir lorsqu’il croise un de nos enfants… Allô, Taubira ? Tu prends ou tu prends pas ?

Le pays tout entier promis à une OPA. Écrit d’avance et encouragé par la clique. « Entrez et servez-vous » semble être le message… Câbles électriques, cuivre, voitures, vélos… Prenez tout. Qu’il ne leur reste rien. Seule l’idée d’une impopularité encore plus forte les retient de passer à la vitesse supérieure. Lors des ventes au grand air d’objets volés, les marchands prennent froid. L’envie d’autoriser des boutiques les taraude, mais ce con de peuple le prendrait mal…

La seule annonce du « Bon Coin » qui vaille : François Hollande. Président d’occasion, peu servi, lunettes neuves, à emporter rapidement… loin… le plus loin possible.

 

LU SUR BOULEVARD VOLTAIRE

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