Le grand public ne le sait pas mais derrière l’idée de la Droite populaire, on trouve trois hommes : Patrick Buisson, Guillaume Peltier et Thierry Mariani. La création de la Droite forte par Guillaume Peltier et Geoffroy Didier sonne donc comme une trahison du premier. Pas sûr que Thierry Mariani, qui ne cachait pas son estime pour cet ancien du FN et du MPF, apprécie en effet beaucoup la naissance de ce mouvement concurrent. Malgré l’arrivée de Philippe Marini en son sein, la Droite populaire semble de son côté en perte de vitesse, comme l’attestent les défaites de la moitié de ses membres (“Les électeurs ont préféré l’original (le FN, ndlr) à la copie. Les déclarations chocs ne suffisent pas”, note, fataliste, un ancien député battu) ou ses décisions de ne pas créer de groupe indépendant à l’Assemblée nationale et de ne pas présenter de candidat au congrès de l’UMP de novembre, comme cela avait un temps été publiquement envisagé.
“La Droite populaire a souvent mené un juste combat, mais, dans certaines situations, elle s’est auto-caricaturée et elle s’est dénaturée. La Droite populaire s’est souvent limitée à une réflexion sur les sujets de sécurité et d’immigration, alors que nous devons construire et offrir un projet plus complet pour la société”, explique Geoffroy Didier au Point.fr. De droite décomplexée, donc, mais sans les provocations ou les “dérapages”, comme on dit dans les colonnes de nos confrères bien-pensants. Surtout, il s’agit d’une démarche “exclusivement idéologique”. Un think tank pour préparer “la droite de demain”. À moins qu’il s’agisse de satisfaire des ambitions personnelles, comme la proximité avec une machine électorale (quelle qu’elle soit, celle-ci n’étant pas franchement connue pour encourager la réflexion) le laisse forcément supposer ? Apprendre dans Le Figaro du jour que la Droite forte a pour “fondation non négociable”… “le sarkozysme” n’est pas là pour rassurer sur le sérieux et le désintéressement de l’initiative.
C’est peut-être pour ne pas aggraver son cas médiatique et électoral que la Droite populaire ne soutiendra officiellement aucun candidat en novembre, pas plus Jean-François Copé que les autres, affaire Takieddine oblige. Pour autant, les 3/4 de ses membres se prononcent individuellement pour l’actuel secrétaire général de l’UMP. Pour faire patienter leurs partisans, les membres du collectif doivent se réunir “le 25 juillet pour dresser une liste de points non négociables”, annonce Thierry Mariani dans Minute. Le député de la 11e circonscription des Français établis hors de France explique aussi réfléchir “à la constitution d’un cercle de réflexion car, au-delà du programme, de multiples personnes, très pointues dans leur domaine, nous proposent de contribuer au projet de la Droite populaire.” Une démarche de moins en moins électorale et de plus en plus idéologique. Comme la Droite forte…
4 Comments
Comments are closed.