Le musée de Flandre (Cassel) a présenté fin 2016 une exposition sur les peintres animaliers flamands du XVIIe siècle. Le catalogue de l’exposition fait regretter de ne pas l’avoir vue, mais il est d’une telle qualité que cela compense en partie l’omission. Qualité des reproductions d’une grande finesse, qualité des textes qui sont, eux, un plus par rapport à l’expo, ce qui fait qu’un catalogue mérite une longue vie. Ainsi sont abordées les questions des rapports entre nature, art et science, de la peinture « d’après nature » ou « d’après les livres », d’après animaux vivants ou morts, etc. Quelques artistes ont l’honneur d’un article : Frans Snyders, Johannes Fyt, Paul de Vos…
Adam, Noé ou Orphée sont prétextes à rassembler la plus vaste cohue d’animaux locaux ou exotiques, grâce à laquelle l’artiste montre son talent. Diane apparaît dans quelques scènes de chasse. Globalement, le genre animalier laisse peu de place à l’homme. Il est divers. Il peut être une sorte de nature morte où sont empilés en trophée les produits de la chasse (mais s’y glissent un chat, un chien, un singe pour animer le tout), une scène cruelle entre animaux ou, au contraire, un moment pacifique. Parfois s’y glisse des réminiscences symboliques héritées du Moyen Age ou le souvenir de la moralité d’une fable, en particulier avec les « concerts des oiseaux », sans que l’on puisse déterminer clairement dans quelles proportions l’artiste met en scène cette symbolique ou ne fait que traiter un thème devenu courant.
Bêtes à plumes, à poils, à coquille, bêtes pattues, ailées, rampantes… ce répertoire de formes qui sont l’imagination du Bon Dieu n’ont pas laissé insensibles quelques-uns des plus grands peintres flamands, qui ouvriront la voie aux peintres animaliers français.
- L’odyssée des animaux – Les peintres animaliers flamands du XVIIe siècle. Musée de Flandre Cassel et éditions Snoeck, 232 pages, 32 euros.