Le lobby de l’euthanasie, l’ADMD (Association pour le droit de mourir dans la dignité) va promouvoir son action grâce à un joyeux tour de France en camping-car, du 3 au 30 juillet. 25 militants de 18 à 36 ans sillonneront les routes pour prêcher la bonne parole dans 23 villes. Une ambiance décontractée pour « parler de la fin de vie sans tabou ». Un joyeux convoi, surnommé « bus de la liberté », avec une affiche aux couleurs de l’été, parasols et paire de tongs, pour symboliser, peut-être, les vacances éternelles auxquelles les jeunes invitent les personnes âgées.
Il paraît que « la liberté de choisir sa fin de vie doit être un droit ». Faute de choisir sa naissance – les parents s’en chargent, les options se multiplient, c’est rentable -, les individus choisiront leur mort. Comme l’écrivait à juste titre, avec ironie, Jean de Viguerie, l’histoire de la République des Lumières nous montre qu’« un bon citoyen est un citoyen mort ».
Et ce n’est pas Jacques Attali qui nous contredira ! En 1981, la plume de l’écrivain traçait déjà cette sentence pleine de… pragmatisme : « Dès qu’il dépasse 60-65 ans, l’homme vit plus longtemps qu’il ne produit et il coûte cher à la société. La vieillesse est actuellement un marché, mais il n’est pas solvable. Je suis pour ma part, en tant que socialiste, contre l’allongement de la vie. L’euthanasie sera un des instruments essentiels de nos sociétés futures. »
Sinistre écho avec les propos récurrents de nombreuses personnes sans emploi se sentant « inutiles », et le nombre de suicides ou d’immolations honteusement passés sous silence par nos médias. Les entreprises ne parlent pas d’autre chose avec leur jargon de « capital humain ». Bernanos était bien visionnaire dans sa France contre les robots (1947), en dénonçant le fait que « rivé à lui-même par l’égoïsme, l’individu n’apparaît plus que comme une quantité négligeable, soumise à la loi des grands nombres ; on ne saurait prétendre l’employer que par masses, grâce à la connaissance des lois qui le régissent ».
Par un métalangage scientifique (le fœtus, l’embryon, etc.), l’avortement dissimulait déjà sa véritable nature (la mise à mort d’un être vivant), se réduisant à un simple dispositif médical, remboursé par la Sécurité sociale. Au tour des vieux, maintenant !
L’ADMD réclame donc une loi pour « égaliser l’euthanasie et le suicide assisté et à assurer un accès universel aux soins palliatifs ». D’ailleurs, il n’y a pas d’âge pour mourir : le mois dernier, aux Pays-Bas, jugeant sa souffrance « incurable » et « insupportable », des médecins ont donné leur aval pour l’euthanasie d’une femme de 20 ans, victime d’abus sexuels.
Après avoir chassé Dieu de la société, la science s’arroge le droit de vie et de mort sur ses robots humains. En s’affranchissant de sa propre nature, l’homme du XXIe siècle perd en route tout sens de responsabilité et de devoir moral face la valeur de la vie. Invitons alors nos élites défraîchies à montrer l’exemple !