Le quartier parisien de La Chapelle est au centre de toutes les attentions depuis quelques jours. C’est Le Parisien qui a lancé le sujet en publiant un article sur le harcèlement des femmes dans le quartier. Les plus malhonnêtes ont accusé l’étroitesse des trottoirs (!) mais n’importe quelle femme sait ce qu’il en est de ce quartier comme d’autres.
Certains ont bien tenté d’expliquer que les hommes étaient partout les mêmes et que certains sifflaient aux terrasses des plus beaux cafés… Il faut vraiment être aveuglé par une mauvaise foi coupable pour oser comparer ce qui n’a rien de comparable : on parle ici de quartiers dans lesquels il est devenu impossible de marcher sereinement, jupe ou non. Il ne s’agit pas seulement de drague un peu lourde ou de regards gênants : certaines rentrent chez elles la peur au ventre une fois la nuit tombée et finissent par se départir de la partie la plus féminine de leur garde-robe par crainte de ce qu’elle pourrait engendrer de commentaires, de gestes ou de comportements dans les rues de leur quartier.
Immédiatement, Anne Hidalgo – qui a semblé découvrir le problème – a lancé « un processus de marche exploratoire ». En clair, rien de concret mais un nouveau pas dans la novlangue.
Et pourtant, la mairie de Paris sait agir, et agir vite. Elle vient de le prouver en faisant évacuer les clandestins qui squattaient justement le quartier… de La Chapelle. Rien à voir avec ces pauvres femmes harcelées dont certaines dénoncent le problème depuis des années, c’est le Comité national olympique qui a poussé la mairie de Paris à agir et c’est l’adjoint (PC) aux Affaires sociales et à l’hébergement d’urgence du maire (PS) Eric Lejoindre, Gérald Briant qui nous l’a appris en répondant à la question d’un élu LR de l’opposition : « Oui, nous nous sommes félicités que le passage des membres de la commission d’évaluation du CIO (NDLR : Comité national olympique) à Paris, ait permis de mobiliser la force publique. » S’en est suivie la « mise à l’abri » de 1 609 « réfugiés », selon les expressions consacrées.
Et l’élu de poursuivre : « il faut être pragmatique, et saisir les opportunités qui sont données », avant que le député PS Daniel Vaillant, ancien maire du XVIIIe arrondissement estime quant à lui : « on a bien heureusement pu faire en sorte que le secteur de la porte de La Chapelle soit plus présentable ».
Présentable ? Nous qui pensions que tout allait bien, que l’enrichissement était acté et qu’aucun problème n’avait pour racine l’immigration…