’L’amour de Genevoix pour la nature, que plusieurs de ses œuvres laissaient apercevoir, nous est dévoilé avec beaucoup de finesse. Genevoix avait un rapport enfantin avec la nature, il porta en lui tout au long de sa vie la nostalgie de l’émerveillement pur de l’enfant admirant la beauté d’une fauvette. Après les grands traumatismes, seuls le réconciliaient d’ailleurs avec la vie « la forêt (…) les bêtes libres et les hommes liant amitié avec leur terroir ». Genevoix n’est pas Bernanos, et c’est bien volontiers qu’il postule à l’Académie française en 1945 puis en 1946. Hermant, Bonnard, Pétain et Maurras en ont été exclus peu de temps auparavant. Pour Genevoix, nulle honte à conquérir cette reconnaissance institutionnelle. Il est élu sous la coupole le 24 octobre 1946 au siège de Joseph de Pesquidoux. Débute alors pour lui une nouvelle vie, celle d’un auteur reconnu de tous, académicien assidu aux séances du dictionnaire et futur secrétaire perpétuel, président du prestigieux Comité national du souvenir de Verdun. Genevoix devient un monument de la « république des lettres ». Une ascension qui le conduit, dès 1948, à quitter ses provinces pour s’installer au cœur de Paris, sur le boulevard Saint-Michel.
- Maurice Genevoix, par Jacques Tassin, collection Qui suis-je ? Editions Pardès.
Pierre Saint-Servant – Présent