Le jour de l’Ascension est important au point d’être classé par l’Église comme fête d’obligation. Cela signifie que les catholiques sont obligés d’assister à la messe ce jour-là. Mais pourquoi cet événement mystérieux, assez peu décrit dans les Évangiles, est-il essentiel pour l’Église ?
Retour sur le texte. Saint Luc dit : « Tandis qu’il les bénissait, il se sépara d’eux et fut emporté au Ciel » (24, 51), et les Actes des apôtres ajoutent : « Et comme ils fixaient encore le ciel où Jésus s’en allait, voici que, devant eux, se tenaient deux hommes en vêtements blancs, qui leur dirent : “Galiléens, pourquoi restez-vous là à regarder vers le ciel ? Ce Jésus qui a été enlevé au ciel d’auprès de vous, viendra de la même manière que vous l’avez vu s’en aller vers le ciel.” » (1, 9-11)
Le sens de l’Ascension se trouve dans les paroles des anges
Mener sa vie dans le désir constant du Ciel, c’est être focalisé sur ses fins dernières, sur l’éternité, sur le Salut. C’est ce qu’ont fait les apôtres après l’Ascension. Pour Dieu, ils n’ont eu peur ni du martyre ni de la prison, « Car celui qui veut sauver sa vie la perdra » (Marc 8, 35). Pour les disciples, plus rien d’autre que le Ciel, ne comptait.
À quoi ressemblerait notre vie si nous vivions dans la même optique que les apôtres après l’Ascension ? Tous nos malheurs ne seraient-ils pas de moindre importance ? Lorsque l’on fait face à un deuil, à une maladie, ou à une épreuve quelconque, et que l’on a la présence d’esprit de penser à Dieu et au Paradis, le poids de la souffrance ne diminue-t-il pas ? Les chrétiens ont pour patrie le Ciel, ils appartiennent au Ciel, que peut-il y avoir de plus rassurant, de plus réjouissant, et de plus important ? La Sainte Vierge, en dévoilant son identité aux enfants à Fatima en 1917, s’en est tenue à : « Je suis du Ciel »… Elle l’a dit comme si aucun nom ne pouvait mieux la décrire. Alors, toutes les choses du monde présent, souvent difficiles, parfois cruelles, ne semblent-elles pas futiles par leur caractère éphémère ? Pourrait-on dire que nous n’envions pas les apôtres d’avoir connu le Christ sur Terre, alors même qu’ils sont presque tous morts dans d’affreux martyres ? Nous ne le dirions pas, et ce toujours pour la même raison : ce qui compte, c’est le Ciel.
Vivre les yeux rivés vers le Ciel, est aussi une arme contre le péché
En tant que chrétiens, nous appartenons à la communion des saints, à l’armée qui se bat contre Satan. Nous connaissons la gravité du péché car « Nul ne peut servir deux maîtres » (Matthieu 6, 24), et que « Celui qui n’est pas avec moi est contre moi » (Matthieu 12, 30). Le désir du Ciel permet de ne jamais perdre de vue ces réalités, à la différence de Lucifer et Ève, les deux premiers à les avoir oubliées.
L’Ascension, ou l’annonce de la Pentecôte
« Il déclara : cette promesse, vous l’avez entendue de ma bouche : alors que Jean a baptisé avec l’eau, vous, c’est dans l’Esprit saint que vous serez baptisés d’ici peu de jours. » (Actes 1, 4-5)
Alors qu’à la Pentecôte les juifs fêtent la réception des dix commandements sur le Mont Sinaï, les chrétiens fêtent le don de l’Esprit saint, bien plus fort, car ne touchant pas l’intelligence, il touche le cœur. C’est alors l’occasion de se remémorer que l’on a reçu l’Esprit saint, par la confirmation pour les catholiques, et qu’il nous a donné ses sept dons (sagesse, intelligence, connaissance, conseil, force, amour du Père, crainte de Dieu). Avec lui, la vie peut être vécue main dans la main avec Dieu : « Mais, quand on vous livrera, ne vous inquiétez ni de la manière dont vous parlerez ni de ce que vous direz : ce que vous aurez à dire vous sera donné à l’heure même car ce n’est pas vous qui parlerez, c’est l’Esprit de votre Père qui parlera en vous. » (Matthieu 10, 19)