Les salariés de L’Humanité, qui craignent la disparition de leur journal, se rendront mercredi au Sénat pour réclamer une aide d’urgence et une réorientation des aides à la presse au profit des journaux “en réelles difficultés”. Les salariés, qui seront devant le Sénat mercredi à 18H30 à l’occasion de l’examen de la proposition de loi sur l’indépendance et le pluralisme des médias, ont demandé à être reçus par Catherine Morin-Desailly, la présidente de la commission Culture, Éducation et Communication, indiquent-ils dans un communiqué envoyé mardi.
“L’Humanité, notre journal, connaît depuis plusieurs mois une crise financière grave qui met son existence en péril. Outre qu’elle aurait des incidences sur l’emploi de plus de 200 salariés, journalistes, employés et cadres, sa disparition serait une grave atteinte au pluralisme des idées et à l’expression de la démocratie”, écrivent les salariés dans un courrier envoyé à la sénatrice. Ils y réclament “une aide d’urgence, débloquée sur les fonds d’aide à la presse, comme cela s’est fait par le passé pour d’autres titres, qui permette à notre journal de restaurer sa trésorerie immédiatement”.
Autre demande : “un plan de réorientation des aides à la presse, reprises en main par l’Etat, qui garantisse la survie de l’Humanité comme de tous les journaux en réelles difficultés”. “Devant le phénomène de concentration des titres aux mains de quelques-uns, nous estimons qu’il est du rôle des pouvoirs publics de prendre toutes les mesures pour garantir l’existence et la liberté de la presse en veillant à une répartition des aides plus équitable, ce que la loi que vous êtes en train d’examiner passe sous silence”, poursuit ce courrier signé des salariés de la Société nouvelle du journal l’Humanité et de l’intersyndicale. Le quotidien, qui vient de fêter ses 112 ans emploie plus de 200 salariés, journalistes, employés et cadres. En 2015, L’Humanité affiche une DFP 2015 de 36 931 exemplaires, en recul de 3,31% vs 2014.