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C’est le premier mot en français qu’entendent des millions de bébés à travers le monde. À 55 ans, Sophie la Girafe n’a pas pris une ride. Au contraire. Ce jouet culte de l’entreprise française Vulli connaît depuis dix ans une nouvelle vie à l’international. Il est vendu dans 77 pays dont les États-Unis, son premier marché. Après s’être installée au Brésil, Sophie vient de partir à la conquête des bébés chinois.
«La majorité de nos ventes devrait bientôt être réalisée à l’international, confie Stéphanie Arnaud, directrice marketing de Vulli. Notre développement y est encore récent.» Un terrain de jeu naturel pour la marque, confrontée à la maturité de son marché d’origine: 800.000 Sophie sont écoulées chaque année en France où l’on enregistre 820.000 naissances… Soit près d’une girafe par nouveau-né français!
En seulement dix ans, le profil de l’entreprise a complètement changé. Vulli, dont 60% du chiffre d’affaires vient de la marque Sophie la Girafe, réalise aujourd’hui la moitié de ses ventes en dehors de ses frontières. «Nous sommes partis du principe que tous les bébés avaient les mêmes besoins d’éveil partout dans le monde», ajoute Stéphanie Arnaud. Une stratégie gagnante puisque l’international a tiré les ventes de la marque: en dix ans, le chiffre d’affaires de Vulli a quadruplé pour atteindre 29 millions d’euros.
Pour y parvenir, l’entreprise a misé sur un positionnement haut de gamme et très «frenchie» de sa marque vedette, née à Paris, fabriquée en Haute-Savoie. Sophie – qui n’est commercialisée à l’étranger que dans les grands magasins, les boutiques spécialisées et sur son e-shop – est vendue deux fois plus chère aux États-Unis (21,5 euros contre 10 en France), trois fois plus au Japon (29 euros) ou en Australie (34 euros). Elle a gardé son nom d’origine partout dans le monde. Sur ses emballages, Vulli a choisi des Tour Eiffel, une surpiqûre qui rappelle la couture à la française et des couleurs censées incarner un chic Frenchie, beige et blanc. C’est le jouet que les familles aisées et les stars – de Sofia Coppola à Elton John en passant par Naomi Watts – offrent dès la naissance à leurs bambins.
Illustration de ESAG Penninghen – Julia BOUTBOUL // Etudiante