Son père était éleveur de moutons et sa mère femme de ménage. Muhterem Aras, a quant à elle réussi à devenir la première femme présidente d’un parlement en Allemagne. Muhterem Aras, politicienne de 50 ans du Parti des Verts est entrée dans l’histoire politique allemande en devenant la première femme présidente d’un parlement d’un lander allemand. Elle est également la première présidente issu d’une famille immigrée et de même la première présidente musulmane.
Muhterem Aras est née en Anatolie-orientale près de Bingol. Ses parents ont immigrés en Turquie lorsqu’elle été jeune, elle a par la suite fait sa scolarité en Allemagne pour finalement s’engager politiquement avec le Parti des Verts. Muhterem Aras a, lors de son élection, saluée « le signe d’ouverture sur le monde, la tolérance et le succès de l’intégration » que l’Allemagne offre a ses citoyens.
Avant son élection, Muhterem Aras originaire de Stuttgart était la porte-parole des Affaires financières du Parti des Verts et conseillère fiscale. Elle a été la candidate à obtenir le plus de voix avec 42,4% des suffrages.
Cette élection fait par la même occasion, écho à l’élection de Sadiq Khan à Londres, en effet Muhterem Aras musulmane alévie de confession, apporte une valeur symbolique en devenant la première femme issue de l’immigration à être présidente. Dans un pays où des mouvements d’extrêmes droites comme Pediga faisaient les gros titres, cette élection vient prouver que l’Allemagne offre toutes les possibilités pour réussir en dépit du contexte délicat pour les musulmans d’Europe.
Plébiscitée par 96 parlementaires et battant à plate couture son rival issu des rangs du parti anti-immigration, l’Allemande d’origine turque Muhterem Aras vient d’écrire un nouveau chapitre de l’histoire politique d’Outre-Rhin, en devenant la première femme musulmane élue présidente du Parlement du Bade-Württemberg.
Ovationnée par tout un hémicycle, exception faite du parti nationaliste et xénophobe « Une Alternative pour l’Allemagne » qui a eu la défaite amère et revancharde, le visage féminin du centre névralgique du pouvoir, au cœur du troisième land d’Allemagne, s’est réjouie de cette « étape historique » à bien des égards, et notamment pour son propre camp des Verts qui remporte là une victoire éclatante.
A 50 ans, Muhterem Aras, cette écolo dans l’âme née en Turquie et engagée en politique dès 1992, en tant que conseillère municipale siégeant sous les couleurs des Verts, peut mesurer le long chemin parcouru depuis son arrivée en famille dans une ville située à proximité de Stuttgart, alors qu’elle était enfant.
« Ma victoire envoie un message fort : celui de l’ouverture, de la tolérance, de l’intégration réussie », a-t-elle déclaré en laissant éclater sa joie à l’annonce de son véritable triomphe, pleinement consciente de faire désormais figure d’exemple pour son parcours méritoire, jalonné de difficultés mais aussi de succès, forte d’un diplôme d’économie qui lui a permis de prendre son envol au sein de son propre cabinet de conseil fiscal.
Elle fait mentir superbement la légion de Cassandre, d’extrémistes de droite, voire de nazillons et autres sondages anxiogènes qui, à force d’alimenter l’idée selon laquelle l’islam est insoluble dans la démocratie allemande, finissent par l’enraciner dans les esprits les plus impressionnables, Muhterem Aras s’apprête, non sans fierté et émotion, à prendre les rênes du Parlement de Bade-Württemberg avec le large assentiment de ses pairs.