Dalton Trumbo (Bande-annonce)

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1947. Alors qu’il est l’un des plus remarquables scénaristes de Hollywood, Dalton Trumbo (Bryan Cranston), qui n’a jamais caché ses sympathies communistes, commence à être inquiété par la Commission des activités anti-américaines. Refusant de céder, il est condamné, effectue onze mois de prison et est interdit de toute activité professionnelle. Seul moyen de faire vivre sa femme (Diane Lane) et leurs trois enfants : écrire à la chaîne, sous de fausses identités, des scénarios qui lui sont désormais sous-payés.

On craint une énième charge bienpensante et revancharde contre la méchante droite qui persécute les gentils gauchistes, et Dieu merci le film est tout autre chose : le portrait d’un homme exceptionnel qui, quasi seul, décide de marquer un point d’arrêt, au sens pascalien du terme, à la course généralisée à la lâcheté. Il y parviendra par son obstination et surtout son talent, la profession étant obligée de s’incliner devant la qualité de certains des scripts écrits clandestinement, dont, tout de même, Vacances romaines et Spartacus.

Si le film de Jay Roach se hisse très au-dessus de ses précédentes réalisations (Austin Powers, Mon beau-père et moi), il le doit sans aucun doute à la finesse d’écriture du scénario de John McNamara, mais aussi à une distribution exceptionnelle : saluons Helen Mirren en prêtresse sûre de son bon droit d’une chasse aux sorcières qui profite de la guerre froide pour créer un délit d’opinion, la somptueuse Diane Lane en épouse aimante et douloureuse, et bien sûr un Bryan Cranston exceptionnel de subtilité, d’ironie, de charme grinçant. Son discours final, appel magnifique au pardon des offenses, les bourreaux se trouvant finalement avoir été eux aussi victimes d’un délire collectif, est un magnifique moment de cinéma et d’humanité.

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