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Face à face ! Un peu à la manière d’un Olivier Marchal, Frédéric Schoendoerffer s’est spécialisé dans le genre policier mettant en scène l’éternel affrontement entre flics et truands mais aussi les relations complexes entre les deux bords. On lui doit notamment des thrillers comme Scènes de crime, Agents secrets, Truands ou encore des épisodes (quatre) de la série téléviséeBraquo.
Ne dérogeant pas à son genre de prédilection, il signe ici un huis clos mettant face à face deux hommes au caractère bien trempé. D’un côté, Gabriel Carré (Gérard Lanvin), flic de haut vol, patron de la BRB (Brigade de répression du banditisme), de l’autre, Victor Kancel (Niels Arestrup), grand truand interpellé trois ans plus tôt par Carré.
A la faveur d’une extraction bidouillée par ses complices, Kancel parvient à s’évader et, coup double, kidnappe le flic qui l’a fait tomber et coffrer.
Retranché dans une vaste demeure isolée, les rôles sont désormais inversés. Kancel n’a qu’une obsession : faire parler son prisonnier et lui soutirer le nom de celui – ou celle – qui l’a balancé. Pour ce faire, il n’a que 96 heures, soit le temps d’une garde à vue prolongée. Entre les deux hommes : une femme, Camille (Laura Smet), la fille de Kancel, et le jeune fils de celle-ci…
L’affrontement ! On se souvient de l’excellent Garde à vue (1981) de Claude Miller, avec notamment Michel Serrault (le présumé coupable) et Lino Ventura (le flic), huis clos psychologique dense et tendu. Mais n’est pas Claude Miller qui veut et il ne suffit d’inverser les rôles pour jouer dans la même cour.
Comme l’écrit Frédéric Pic dans L’Action française 2000, « la lutte psychologique entre les deux hommes n’est ici qu’intermittente » et le duel Arestrup (qui fulmine comme un taureau dans l’arène)/Lanvin (visage de marbre), n’a pas la même force que celui qui opposait Serrault à Ventura. Reste que malgré ses faiblesses et ses invraisemblances, ce 96 heures s’en sort avec les honneurs grâce essentiellement aux deux « gueules » du cinéma français que sont Niels Arestrup et Gérard Lanvin.
Lu Dans Présent