Bill Condon,  réalisateur  de « La Belle et la Bête » : « J’espère que je pourrai dire que j’ai arraché des pages de la Bible »!

 

Un article de LifeSiteNews nous rappelle une vieille interview du réalisateur de la nouvelle version du conte de « La Belle et la Bête », Bill Condon, dans laquelle il raconte vouloir « arracher des pages de la Bible »… Et il faudrait aborder son film sans apriori ? Comment s’étonner, dès lors, qu’il soit le premier à introduire dans un film estampillé Disney, des allusions ouvertement pro-gay ?
Outre Atlantique, l’affaire fait grand bruit. En France, point de vagues… alors que le film est arrivé mercredi, sur les écrans.

C’était une interview de Passport Magazine, le journaliste y demandait à Bill Condon [gay] quelle était la première chose qu’il faisait en rentrant dans une chambre d’hôtel. Le réalisateur lui répondit : « J’espérerais pouvoir dire que je suis comme Ian McKellen [aussi gay] et que je vais immédiatement arracher des pages de la Bible, mais il ne semble pas qu’il y en ait dans les chambres d’hôtel où je réside en ce moment »…

Une Bible dans une chambre d’hôtel ? Cette pratique typiquement nord-américaine existe depuis plus d’un siècle, instaurée et entretenue par la fondation évangéliste « Gideons International » (en 2016, elle dépensait environ 100 millions de dollars dans la distribution de ces Bibles dans des lieux publics comme les hôtels, les prisons, les hôpitaux…). Elle se retrouve aussi en Allemagne, où 80 % des tables de chevet dans les hôtels en recèlent une.

Mais ça ne semble pas plaire à tout le monde, surtout pas aux homosexuels qui, loin de les ignorer, veulent les mutiler.

Un geste très concret à mettre aisément en rapport avec le scandale en cours à propos de son film « La Belle et la Bête », scandale qui a fait dire à LCI : « Disney fait son coming out ».

Oubliés la belle robe jaune à froufrous de la Belle et le museau séduisant de la Bête… tous les projecteurs sont braqués depuis quelques semaines sur le personnage du Fou. Vous savez, le petit homme gros au nez rose et aux dents éparpillées du dessin animé, qui accompagne partout Gaston… Joué dans le film par l’acteur Josh Gad, il marque à plusieurs reprises une attitude plus qu’ambiguë avec le beau jeune homme : œillade, danse, étreinte.

Et Bill Condon – homosexuel déclaré – a ouvertement prévenu dans une entrevue avec le magazine britannique Attitude, le 1er mars dernier : « Le Fou est quelqu’un qui, un jour, veut être Gaston et un autre jour veut embrasser Gaston. Il ne sait trop ce qu’il veut. Il vient seulement de prendre conscience de ses sentiments. Et Josh en tire quelque chose de vraiment subtil, délicieusement joué. Et cela finit par porter ses fruits, même si je n’en dirai pas plus. Mais c’est une jolie scène exclusivement gay dans un film Disney ».

« Faire avancer le programme LGBT dans les cœurs et les esprits de vos enfants »

Il est certain que lorsqu’on embauche sciemment un réalisateur homosexuel…on n’en craint pas les dégâts collatéraux ou même, on les recherche.

C’est précisément ce que reprochent à la firme Disney les très nombreux groupes chrétiens et conservateurs montés au créneau qui appellent au boycott du film. LifeSiteNews a lancé une pétition déclarant que « les films pour enfants ne sont pas un lieu de promotion d’un programme politique sexuel néfaste, qui offense les croyances profondément ancrées d’innombrables parents et familles ». Mais aussi l’« American Family Association », la « Colorado Christian University », l’évangéliste Franklin Graham… Les chrétiens doivent dire non à Disney – un cinéma en Alabama a refusé de le distribuer.

Des pays l’ont déjà fait, comme la Malaisie qui a retiré le long métrage de ses salles au motif que Disney refusait de couper la scène pro-gay – triste de constater que la seule vraie réaction vient d’un pays musulman… La Russie l’a néanmoins interdit aux moins de 16 ans : un député avait critiqué une « propagande sans vergogne du péché ».

Beaucoup se sont moqués de cette levée de boucliers, hurlant à la complomanie, à l’extrême susceptibilité religieuse et à l’homophobie maniaque…arguant que les scènes n’avaient absolument rien d’explicite. Certes, Disney n’est pas passé X. Mais les réactions des acteurs et la communauté LGBT montrent très bien la force symbolique de ces images et le rôle qu’on entend leur faire jouer.

Lors de la première du film à Los Angeles, l’une des actrices du film, Audra McDonald, a déclaré que « Disney ne fai[sai]t rien de révolutionnaire » (!) : « ils représentent le monde tel qu’il est et je crois que c’est à la fois spectaculaire et nécessaire ». L’acteur du Fou s’est d’ailleurs déclaré « plus que fier »… Le magazine Attitude est très clair : « En représentant une attraction pour une personne de même sexe dans une scène – courte – mais explicitement gay, le studio envoie un message fort : cela est normal et naturel. Et c’est un message qui sera entendu dans tous les pays du monde, même dans les pays où il est encore socialement inacceptable voire même illégal d’être gay ».

La communauté LGBT l’a bien compris qui salue « un pas en avant formidable (…) pour les jeunes d’aujourd’hui qui ont besoin de se voir représentés dans les médias qu’ils consomment ». Tellement bien compris, même, que beaucoup de gays ont récriminé contre le personnage censé les représenter : ils auraient préféré être Gaston ! Ben voyons…

Pour le critique de cinéma familial, Ted Baehr, cette « intrigue secondaire est tellement criante et politique qu’elle détruit l’histoire principale ». Même l’avocat Joseph Murray, homosexuel revendiqué (ancien responsable de campagne du conservateur Pat Buchanan et pro-Trump) y a vu une exposition volontaire et violente des enfants : Disney a été transformé au cours des deux dernières décennies par son principal bienfaiteur, « le lobby de la gauche LGBT », dénonce-t-il.

Et, en Europe, qu’en ont dit les responsables de la Commission nationale d’évaluation des films de la Conférence épiscopale italienne ? Celle dont l’objectif est de rendre « un jugement moral officiel et motivé, destiné à tous les publics, afin de naviguer dans la vaste production et d’être aidé à construire un jugement critique »… ?

Que ce « produit Disney est indubitablement bon, adapté aux familles et aux jeunes qui désirent redécouvrir la fable dans toutes ses valeurs ». Et qu’ils restent surpris de la polémique sur le personnage du Fou…

On n’est pas sorti de l’auberge.

Lu sur Réinformation TV

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