Bernard Clavel

Bernard Clavel naît le le 29 mai 1923 à Lons-le-Saunier (Jura). Il quitte l’école à quatorze ans et entre en apprentissage dans une pâtisserie de Dôle. A seize ans , passionné de dessin, il prépare l’Ecole des Beaux-Arts. Ses projets sont interrrompus par la guerre ; pendant l’occupation, il exerce alors plusieurs métiers dans des usines, puis à la campagne pour échapper au S.T.O. il rejoindra d’ailleurs le maquis jurassien et rencontre dans une des fermes où on l’emploie un ouvrier espagnol dont il fera le héros de son grand roman populaire : L’Espagnol.

Bernard Clavel :
« Cent métiers, cent misères », dit la sagesse populaire ; je n’ai point fait mentir le proverbe. Simplement ai-je prolongé son effet en métamorphosant ce fagot de peines. »

Après sa démobilisation (1945), il s’installe au bord du Rhône et essaie de vivre de sa peinture. Mais il doit y renoncer à la naissance de son deuxième enfant (il en a trois) pour des motifs purement pécuniaires. Il entre alors à la Sécurité Sociale comme employé aux écritures. Il y restera neuf ans.

Bernard Clavel :
« Je revois Vernaison, les rives encore sauvages, la véranda où j’écrivais. Je revois mes enfants tout petits, sans gâteries ni vacances de soleil, car nous étions pauvres. Je revois ma femme tapant le manuscrit sur une antique machine prêtée par le menuisier du village, mon ami Vachon, qui croyait en moi. »

En effet, il a commencé à écrire. En 1956 paraît son premier roman : L’ouvrier de la nuit. Cependant ce n’est pas le premier qu’il propose à un éditeur. Le fleuve qu’il côtoie lui a d’abord inspiré Vorgine, un roman sur la malheureuse canalisation du Rhône.
« Le Rhône ; voyez-vous, une teigne, on ne s’en débarrasse pas facilement quand il vous coule dans le sang.

Mais ce roman est refusé.

En 1958, son troisième roman paraît (il travaille désormais au « Progrès de Lyon » et à Radio-Lyon) : Qui m’emporte.
En 1959, L’Espagnol ; en 1960, Malataverne. En 1962 s’ouvre avec La maison des autres la suite romanesque de La grande Patience qui se termine six ans plus tard par un prix Goncourt avec Les fruits de l’hiver.
Deux de ses romans ont été portés à l’écran : Le tonnerre de dieu et Le voyage du Père.
L’Espagnol, réalisé pour la télévision par Jean Prat a été l’un des grands succès de la télévision française. C’est également la reconnaisce et la vraie célébrité qui commence pour clavel.

Il quitte Lyon en 1964 et vient habiter en région parisienne et publie L’Hercule sur la place (1966), le tambour du bief (1970) et le seigneur du fleuve (1970)

Bernard Clavel a également travaillé dans l’adaptation pour la radio de quelques uns de ses romans. Il a par exemple fait joué un recueil de nouvelles L’espion aux yeux verts au printemps 1969.

Nous suivons par la suite Bernard Clavel dans des pérégrinations sans fin autour du monde. Il change en effet souvent de domicile. Après Chelles, il part pour la Tchécoslovaquie, le Bangladesh, le Québec, le Portugal, l’Irlande, la Suisse et enfin le Bordelais depuis 1989.

Mais revenons sur les années 70, un tournant dans sa carrière, les pays du Nord, le Canada, les grands espaces, autant de lieux et émotions propre à inspirer cette grande saga du Royaume du Nord.
« Le Québec m’habite terriblement. L’hiver, les routes ont bloquées par la neige, et je me souviens avoir été isolé des jours durant près du Saint-Laurent, dans une maison au cœur d’une tempête : je n’ai jamais connu de période plus intense. »
« J’y ai accumulé des notes pour quinze ans ! »

C’est durant cette période qu’il rencontre Josette Pratte sa deuxième femme, québécoise. Elle offrira à son œuvre un second souffle et sera davantage que sa première lectrice, sa correctrice et sa force d’écriture.

Il mourra à 87 ans, en octobre 2010.

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Principaux ouvrages de Bernard Clavel

Romans et nouvelles:

– “L’Ouvrier de la nuit” (1956)

– “Pirates du Rhône” (1957)

– “Qui m’emporte” (1958, porté à l’écran en 1965 par Denys de La Patellière sous le titre “Le Tonnerre de Dieu”)

– “L’Espagnol” (1959, adapté pour la télévision en 1966)

– “Malataverne” (1961)

– “La Grande patience”, cycle en quatre volets: “La Maison des autres” (prix populiste, 1962), “Celui qui voulait voir la mer” (1963), “Le coeur des vivants” (1964), “Les Fruits de l’hiver” (prix Goncourt et Grand prix de la ville de Paris 1968)

– “Le voyage du père” (1965, porté à l’écran en 1966 par Denys de La Patellière et incarné par Fernandel)

– “L’Hercule sur la place” (1966)

– “Le Seigneur du fleuve” (1972)

– “Les Colonnes du ciel” (cinq tomes : “La Saison des loups” (1976), “La Lumière du lac” (1977), “La Femme de guerre “(1978), “Marie bon pain” (1980), “Compagnons du nouveau monde (1981)

– “Le Royaume du Nord” (six tomes : “Harricana” (1983), “L’Or de la terre” (1984), “Miserere” (1985), “Amarok” (1987), “L’Angelus du soir” (1988), “Maudits sauvages” (1989)

– “Retour au pays” (1990)

– “Meurtre sur le Grandvaux” (1991)

– “La Révolte à deux sous” (1992)

– “Cargo pour l’enfer” (1993)

– “L’Homme du Labrador” (1994)

– “les Roses de Verdun” (1995)

– “le Carcajou” (1996)

– “La Guinguette” (1997, grand prix de la ville de Bordeaux)

– “Le Soleil des morts” (1998, prix des maisons de la presse)

– “Brutus” (2001)

– “Retraite aux flambeaux” (2002)

– “Les Grands malheurs” (2004)

Essais et récits:

– “Vie de Paul Gaugin” (1958)

– “Vie de Léonard de Vinci” (1967)

– “Victoire au Mans (prix Jean Macé 1968)

– “Lettre à un képi blanc” (1975)

– “Ecrit sur la neige” (1977)

– “Le Rhône ou les métamorphoses d’un dieu” (1981)

– “Arbres” (1981)

– “L’Hiver” (2003, textes, desssins, aquarelles et photographies de Bernard Clavel)

Contes et ouvrages pour enfants:

– “L’Arbre qui chante” (1967)

– “La Maison du canard bleu (1972)

– “Le Voyage de la boule de neige” (1975)

– “Félicien le fantôme” (1980)

– “Le Chien des Laurentides” (1981)

– “le Mouton noir et le loup blanc” (1984)

– “Le Roi des poissons” (1984)

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