QUAND LA GAUCHE DEVERSE SA HAINE ANTI-ZEMMOUR

Il est des moments où regarder notre petit écran est un régal. Parfois, c’est un enchantement, comme ce documentaire suisse sur deux frères de 12 et 15 ans qui sont passionnés par la nature qui les entoure et n’arrêtent pas de la photographier, de la sculpter, de la dessiner. Regardez-le, c ‘est un air frais, réconfortant. Sur youtube, c ‘est ici : https://www.youtube.com/watch?v=knd7SdYbsvE ou demandez « la nature en culottes courtes ». Vous serez étonné d’entendre le petit Gaël affirmer que « L’idéal, c’est un but qu’il ne faut jamais atteindre, mais toujours viser. ». A 12 ans !

Et puis à l’opposé de ce vrai conte de fées , il y a les chaînes d’information. Une autre sorte de régal. Comme ces quelques minutes que nous a offert sur Cnews, Thomas Hugues dans son Soir Info du 20 février au cours duquel ses invités devaient dire ce qu’ils pensaient du retour de l’extrême droite en Allemagne. Face à Alexandre Devecchio du Figaro et Denis Tellinac de Valeurs Actuelles, il y avait Isabelle Florennes, député Modem des Hauts-de-Seine, et surtout un jeune barbu du nom de Benjamin Lucas venu en tant que porte-parole de Génération.5, le mini parti de Benoît Hamon dont on va vite comprendre pourquoi ce parti se réduit à la contenance d’une cabine téléphonique.

Le jeune Lucas attaque tout de go sur le poison de la haine déversée par Eric Zemmour sur cette sinistre chaîne que serait devenue Cnews mais dont il a tout de même accepté l’invitation. « La barbarie commence par des discours de haine » argumente-t-il. «  Des discours qui théorise ce fameux grand remplacement, mythe raciste et xénophobe… Quand des médias salarient une personne comme Eric Zemmour, quand Cnews diffuse des idées qui sont des appels à la haine, on devient complice ». Devecchio et Tillinac essayent de lui répondre d’un seul chœur que Zemmour n’est pas responsable des actes de terrorisme de l’islamisme, mais Lucas enchaîne en répondant qu’on est, soit complice, soit rempart, face à ces propos de haine. « Aujourd’hui, on tire en Europe sur des musulmans ». Réponse de Tillinac : «des musulmans qui s’en prennent aux juifs, c est la faute à Zemmour aussi. »

Devant tant de bêtise proférée avec une haine marquant le visage, on rirait presque, car lorsqu’ Alexandre Devecchio lui demande de ne pas nourrir un fantasme de guerre civile qui n’a pas lieu d’être, Benjamin Lucas ose élever la voix en disant «  j’affirme, j’assume de dire que les paroles de Monsieur Zemmour qui parle de grand remplacement, professent des discours de haine à l’égard des musulmans, mais pas seulement car il a du mal avec les femmes, les homosexuels. Tout cela conduit à un climat de violence dans la société. »

Et là, c ‘est le bouquet final : Devecchio lui rétorque qu’il a l’impression qu’il rêverait qu’il y ait des attentats commis par l’ultra-droite. La vérité blessant, Lucas monte sur ses grands chevaux. « Je ne vous permets pas de dire ça. Vous le retirez tout de suite. » Réponse sourire de Devecchio : « je dis ce que je veux, on est encore en démocratie ». Réponse violente de Lucas : « moi j’ai le droit de dire que vous êtes un sale con ». Silence sur le plateau, et réponse sereine de Devecchio : « on vient de voir où était l’extrémisme », avec une intervention inattendue d’Isabelle Florenne  « avoir un porte-parole comme vous ! Benoît Hamon devrait se faire du souci ».

Le débat serait-il clos ? Non, Thomas Hugues, innocent et souriant, en remet une couche, la goutte fatale : « Bon, ça y est, chacun a fait son numéro ? » Et Benjamin Lucas, se lève, ramasse ses affaires et crie «  Bon, si c ‘est un numéro, je m’en vais ». Réponse du journaliste, «  comme ça vous être sûr d’avoir une séquence qui sera reprise ».. Benjamin Lucas revient alors pour dire qu’il voulait « apporter une parole de gauche, humaniste et progressiste ». Et il s’en va… La parole de gauche a porté ses fruits, et Zemmour n’a plus qu’à continuer à débattre, tous les soirs, avec ceux qui veulent bien affronter ses idées que nous nous réjouissons d’entendre quatre soirs par semaine. Merci Cnews.

Floris de Bonneville

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