La France a besoin de nous. Elle doit devenir plus grande, plus juste et plus forte en puisant aux sources de son histoire pour voir avec les yeux du futur et agir sans attendre d’espérer pour entreprendre.
Pour retrouver avec nous sa raison d’être, elle doit d’abord clairement affronter ce qui la menace : la mondialisation financière de la City et de Wall Street, de l’OTAN et d’un dollar devenu leur monnaie transnationale. L’Union européenne, quant à elle, est non seulement incapable de nous protéger, mais s’est faite au contraire leur complice à travers un euro dévoyé. La misère, le chômage et le désarroi que subissent les Français sont la conséquence de l’austérité financière imposée par cet Empire de l’argent avec lequel nos élites ont entamé depuis plus de quarante ans une désastreuse politique de collaboration.
C’est pourquoi une candidature présidentielle doit d’abord être une candidature de combat qui défie la dictature de cette oligarchie prédatrice, quels que soient ses faux-nez.
Entreprendre ce combat ne suffit cependant pas. La France n’a de sens que comme projet, car dans un monde que tout pousse à se transformer, elle ne peut, pour la première fois depuis qu’elle est la France, prétendre demeurer figée dans son passé.
Ce combat et ce projet, l’initiative ne peut en venir de politiques issus, directement ou indirectement, d’un sérail qui a pactisé avec l’ennemi. Les deux tiers des Françaises et des Français ne veulent d’ailleurs plus de candidats du passé, qui ont pour occupation principale d’abandonner, d’égarer et de tromper le peuple, sans parfois même en être conscients.
C’est pourquoi j’entreprends de présenter ma candidature. J’ai pour avantage d’avoir été repoussé hors du marché politique existant et d’avoir ainsi échappé à la soumission qui est son droit d’entrée.
La dynamique d’une campagne présidentielle, face au péril, est l’occasion unique de progressivement former une équipe de veille du pouvoir, représentant, depuis la France dite d’en bas, ce que la France dite d’en haut devra devenir. Comme un état-nation n’a de sens que s’il sert la cause de l’humanité par le progrès de tous et non par une somme d’intérêts particuliers, une candidature présidentielle n’a pas pour objet de porter l’image d’une personne, mais de rassembler des hommes et des femmes se vouant à changer la règle du jeu. Le candidat doit être inspirateur et non monarque omniprésent.
Il s’agit de reprendre la vie qui nous a été volée. De donner enfin un contenu positif au « non » de 2005. Je suis ainsi pleinement engagé à me battre pour sortir du carcan monétariste afin de promouvoir les grands chantiers de demain. Car notre politique doit être celle des objectifs communs de l’humanité. Rompons donc avec des élites qui depuis plus de quarante ans ont voulu réduire la France au financier, au tourisme et à une société de services, dominée par les grands banquiers, les bateleurs des médias parisiens et les stars du show-biz, et redonnons le premier rang à ceux qui servent le bien public et les générations futures. Une France qui reçoit tout homme avec un beau visage, où avoir vingt ans redevienne le plus bel âge de la vie et vieillir, la joie d’avoir vécu en servant l’avenir.
Est-ce utopiste ? Non, pourvu que l’on fasse des choix formant un tout cohérent. Les miens seront les suivants :
Assainir l’environnement économique par une vraie loi bancaire, fermant le robinet de l’argent public à ceux qui jouent sur les marchés et permettant à ceux qui exercent le vrai métier de banquier de l’exercer normalement, en gérant les dépôts et les crédits. C’est le Glass-Steagall de Roosevelt et notre système à la Libération, garantie contre les grandes crises financières. C’est l’arme qui permettra de mettre le monde de l’argent hors d’état de nuire.
Abattre nos atouts : un service public légué par notre histoire ; des chercheurs et des étudiants, particulièrement en sciences physiques, de haut niveau, prêts à servir l’économie réelle si l’occasion leur en est fournie ; une santé et une éducation publiques gratuites ; une industrie de pointe dans le nucléaire et l’aérospatial de demain ; un taux de natalité élevé ; une agriculture originale, intégrée et diversifiée ; des start-up, des petites et moyennes entreprises (PME) et des établissements de taille intermédiaire (ETI) qui découvrent, inventent et innovent. Bref, un tout que nous devons défendre sans le laisser se décomposer en menaçant notre sécurité nationale. Je m’engage à ne plus laisser se produire de nouveaux Alstom ou de nouveaux Péchiney et, au contraire, à prendre la balle au bond de tout ce qui nous porte vers le futur.
Rétablir un système de crédit national pour alimenter ces atouts, avec une Banque de la France dans laquelle siégeront tous les représentants de nos forces vives et pas seulement des experts financiers. Cette banque nationale ne sera pas soumise à des critères d’austérité financière et de paiement de dettes illégitimes. Je me battrai pour la création d’une Commission sur l’examen de nos dettes, comme l’ont fait, chacun à leur façon, le Parlement grec et la Commission Pecora de Franklin Roosevelt, afin que les Français puissent suivre le débat sur ce qui engage leur avenir.
Sortir de l’OTAN, de l’euro et de l’Union européenne, qui bloquent toute nouvelle règle du jeu au nom de l’argent-roi, non pour nous isoler mais pour refonder un autre monde, avec les pays européens dont les peuples attendent cette réorientation, avec le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud – les BRICS – et tous ceux qui sont prêts à bâtir un nouvel ordre international gagnant/gagnant pour briser le garrot financier mondial. L’Europe telle qu’elle est s’est retournée contre elle-même, il faut la refonder et la reconstruire en l’expurgeant du monde de l’argent et en lui redonnant une mission créatrice. C’est en participant aux grands projets qui définissent l’intérêt commun de l’humanité, dans les grandes infrastructures, dans l’espace, dans une politique de maîtrise de l’eau et du climat, que la France et l’Europe retrouveront leur raison d’être.
Relever le défi d’une éducation nationale à la hauteur de ce projet, rétablissant l’accompagnement éducatif, les heures d’étude pour aider aux devoirs et aux leçons, apprendre à lire, écrire, chanter, compter et coder, avec une double mise à niveau en CP et à la sortie du CM2, évitant à la fois la fuite des meilleurs dans le privé et la désorientation des plus faibles. Chanter, pour expérimenter en petit ce qu’une société devrait être en grand, et plus tard coder pour apprendre le langage de la programmation, nécessaire aux métiers d’avenir, et disposer des bases pour résister à l’emprise des nouveaux monstres du numérique.
Renforcer les moyens de la Banque publique d’investissement, afin qu’elle puisse réellement aider les PME et les ETI à leur décollage et à leur essor, accompagner leur stratégie de croissance et leur vocation à se développer dans une économie mondiale.
Soutenir notre agriculture dans sa diversité en rétablissant des marchés organisés. Il s’agit de mettre fin à l’accumulation de normes et de réglementations inutiles, qui livrent nos agriculteurs à des pays qui n’en ont pas, et d’arrêter le jeu des marchés sur les prix du blé, du maïs, du soja, du sucre et de toutes les matières premières agricoles.
Ayant ainsi retrouvé notre souveraineté monétaire et agro-alimentaire, établi notre souveraineté numérique et suscité des emplois et un enseignement qualifiés, nous pourrons de nouveau avoir notre mot à dire dans le monde et établir les conditions de la justice dans la vie quotidienne de notre pays.
Aujourd’hui, en ce printemps 2016, le système financier et monétaire international est en voie d’effondrement, la City, Wall Street, leurs paradis fiscaux et leurs collaborateurs chez nous ne sont plus capables d’assurer un avenir au monde. Leur horizon est le chaos et la guerre, une guerre qui viendra si nous ne faisons rien pour en arrêter le cours. En sortir est un devoir. L’occasion pour la France est là, elle est à saisir. Je suis prêt à être le catalyseur de cette réaction, puisqu’il n’y en a pas d’autre. L’on ne peut en tous cas soupçonner qu’à mon âge je sacrifie le bien public à un plan de carrière…
La France est une idée portée par une mission, celle de tenir son pacte vingt fois séculaire conclu avec la liberté du monde, d’élever à la dignité d’homme tous les individus de l’espèce humaine.
La réaction très digne de notre peuple qui, dans sa très grande majorité, rejette la tentation de la division et de la haine que veulent lui imposer les terrorismes, est pour moi une belle raison d’espérer.
Y a-t-il un risque à prendre ? Oui, mais le pire serait de n’en prendre aucun car nous continuerions à aller à notre propre perte sans combattre ni créer. Et puis, quelle occasion, pour un nombre croissant d’entre nous, de sortir de la détresse spirituelle, intellectuelle et matérielle qui s’est emparée depuis plus de vingt ans de notre pays ! Quelle joie de retrouver la pensée comme courage d’agir
Source Jacques Cheminade 2017!