Ma grand-mère disait : « Assieds-toi au bord de l’oued et tu verras passer le cadavre de ton ennemi. » Elle avait raison. Il a suffi d’attendre – un peu – pour voir disparaître (ce sera le 3 mars prochain) le dégoulinant magazine de France 2, « AcTuallity ». Et pour que s’arrête (là encore le 3 mars) le « Grand Journal » bobo-gaucho de Canal Plus.
Le « Grand Journal », sorte de talk-show misérabiliste, aura toujours affiché, depuis sa création par Michel Denisot en 2004, un même gauchisme parisianiste. Après un départ prometteur en matière d’audience, l’époque Antoine de Caunes (encore un dont le défunt père doit avoir honte, lui qui avait été Algérie française), commença d’amorcer le déclin. Maïté Biraben, la saison passée, et l’insipide Victor Robert, depuis septembre 2016, ont achevé la bête (à peine cent mille téléspectateurs depuis la rentrée…).
Ariane Massenet, qui a passé sept ans dans cette officine, dit que cette disparition annoncée lui fait « mal au cœur ». Juste retour des choses : quand, pour des raisons journalistiques, on se coltinait ce tract en images, ça nous filait la nausée.
Jean-Michel Aphatie, toujours franc comme un âne qui recule, ancien officiant lui aussi du « Grand Journal », a trouvé le coupable : Vincent Bolloré, qui a changé l’horaire des « Guignols », arrêté le « Zapping » (parce que la TNT a repris le concept), qui a mis à pied Renaud Le Van Kim, le producteur historique. Eh oui, mon pauvre apathique Aphatie, qui paie commande…
Exit le « Grand Journal » donc. Mais exit aussi le magazine de France 2, « AcTuallity », animé – si on peut dire – par Thomas Thouroude, à 17 h 50, depuis le 5 septembre 2016.
Ce magazine, très gaucho-bobo lui aussi, prétendait, comme son nom en pidgin English l’indique, « décrypter l’actualité ». A savoir, comme 99 % des médias français, dire que le Brexit ce n’est pas bien, que Trump c’est mal (1), que Marine Le Pen c’est très mal, que la pluie mouille, qu’il faut accueillir les « migrants » et patin couffin. Tu parles d’un décryptage…
Aux côtés de l’animateur, notamment, Roselyne Bachelot (qui n’a pas arrêté la soupe du soir, mais qui se vêt et se maquille comme une voiture volée), dégoulinante de conformisme consensuel. Mais le pire de cette émission aura quand même été la séquence confiée aux dénommés Mathieu Madénian et Thomas VDB. Le degré zéro de la crasse et de la vulgarité graillonneuse. A côté d’eux, l’« humour » Charlie Hebdo (où écrit d’ailleurs le Madénian), qui relève pourtant de la fange, c’est de la préciosité XVIIe siècle… Furieux d’extrême gauche, ils ont ainsi pu, pendant six mois, à une heure de grande écoute, déverser, débagouler leur haine. Sur une chaîne payée par nos impôts.
Vous pensez bien que Le Parisien ne pouvait que dire son admiration (2) sous un titre énamouré : « Entre les deux notre cœur balance. » Pour vous donner une idée de l’« humour » de ces deux « humoristes » (qui sont en spectacle à Paris), on rappellera que Madénian a déclaré (ce qui lui vaut un procès) : « J’ai dit que 20 % des électeurs du FN c’est des fils de putes. Mais je me suis excusé auprès de toutes les putes que j’ai offensées. » Il se ferait claquer le beignet un de ces quatre, je n’en serais pas plus étonné que ça.
L’autre, le Thomas VDB, il s’est fait un genre bien cradingue, glaviotant des mots supposés faire des semblants de phrases. Il chronique aussi l’actualité, une fois par semaine, sur France Inter (dis-moi qui tu fréquentes…).
« Grand Journal », « AcTuallity », deux de chute ! Preuve qu’à force, la matière fait cale… Champagne !
(1) Thouroude et sa tranche de cake est allé jusqu’à attaquer Trump sur sa coiffure (alors qu’il avait celle de Roselyne Bachelot à sa gauche…).
(2) Le Parisien leur décerne quatre étoiles de satisfaction sur cinq possibles…
Photos : Victor Robert et Thomas Thouroude, deux présentateurs qu’on ne regrettera pas.
Alain Sanders – Présent