L’un des faits intéressants à propos de l’apôtre saint Thomas, est que presque toute son évangélisation se déroula en dehors de l’empire romain ; et la plupart des sources historiques concernant ses voyages, ne sont pas occidentales. Il y a des preuves historiques conséquentes que l’apôtre saint Thomas alla en Inde, ce qui est l’Inde moderne, possiblement vers l’an 43 après Jésus-Christ, d’où il prêcha l’Évangile et fit des convertis.
Dr. James Kurikilamkatt, First Voyage of the Apostle Thomas to India, Ancient Christianity in Baruch and Taxila ; p. 26 : « C’est presque l’opinion unanime des Pères que Thomas prêcha l’Évangile en Inde et y souffrit le martyr. »
Parmi les Pères qui soutiennent cette position, nous trouvons saint Jérôme, saint Jean Chrysostome, saint Grégoire de Nazianze, et d’autres. L’historien de l’Église primitive, Eusèbe, affirme que saint Thomas alla en Parthe, laquelle incluait le nord-ouest de l’Inde. Il y a aussi une tradition selon laquelle après sa mort, le corps de saint Thomas fut apporté à Édesse depuis l’Inde. Le Père de l’Église primitive, saint Éphrem, affirme ceci, et soutient ainsi la position que saint Thomas évangélisa en Inde.
First Voyage of the Apostle Thomas to India ; p. 12 : « Édesse avait la marque distinctive de posséder le corps de l’apôtre Thomas, qui fut apporté d’Inde… Éphrem mentionne… le transfert du corps de l’Apôtre depuis l’Inde. Nous y lisons, par conséquent, les lamentations de Satan : “l’Apôtre que j’ai tué en Inde est au devant de moi à Édesse.” »
C’est aussi une forte tradition de l’église orientale, ainsi que de la tradition malabare, que saint Thomas évangélisa et fit des convertis en Inde.
A. Gille, Christianity at Home ; p. 14 : « La Tradition est depuis lors restée consistante, et l’histoire ne connaît de meilleur document que la tradition consistante. Elle déclare que saint Thomas atterrit à Cranganore, en l’an 52 A.D., à la recherche de colonies juives le long de la côte, et qu’il trouva sept églises parmi eux et parmi les brahmes. Il arriva à Palayoor, un village situé à quelques kilomètres de la mer, y trouva un temple encerclé de citernes, et rencontra dans l’une d’entre elles des brahmes qui se baignaient ; il opéra un miracle, convertit tout le clergé du temple, qui à son tour convertit le temple en une église. Or, ceci est une tradition parfaitement consistante, et il n’est pas suffisant de la lire dans les livres ; il faut se rendre sur le lieu-même pour en ressentir toute la force. »
Les Actes de Thomas, une collection d’œuvres apocryphes, avec quelques éléments gnostiques, ont pas mal de choses à dire sur les voyages de saint Thomas. Puisque ces œuvres étaient apocryphes, cela signifie que l’Église ne les considère pas comme inspirées, précises doctrinalement, ou comme faisant partie du canon biblique. Néanmoins, la désignation d’apocryphe ne signifie pas que ces documents n’ont aucune part de vérités historiques en eux. Le livre Les Actes de Thomas mentionne un roi nommé Gandopharès, « le roi de l’Inde, » qui était supposé être un héros converti par saint Thomas. Ce roi, Gandopharès, ne fut connu qu’en lien avec des histoires de saint Thomas l’Apôtre.
Mais au 19e siècle, des pièces de monnaies et d’autres preuves archéologiques furent découvertes portant le nom dudit roi. Ce fut une découverte remarquable, qui prouva que le roi Gandopharès avait réellement existé, dans l’histoire, à l’époque et dans la région décrite par Les Actes de Thomas.
First Voyage of the Apostle Thomas to India ; p. 74 : « Ainsi, l’argument est jusque-là clair : le nom d’un roi indien y était mentionné et le narratif de l’histoire de l’Apôtre Thomas, dans toutes ses versions, et ce roi n’était connu qu’en lien avec l’Apôtre, jusqu’à la découverte en 1844 de pièces de monnaies portant son nom, et les trouvailles subséquentes dans les parties nord-ouest de l’Inde. Nous savons à présent qu’existait en Inde un roi nommé Gandopharès, un indo-parthe – ce qui explique son nom iranien – qui avait sa capitale à Taxila et dirigeait un vaste domaine de 21 à 51 après Jésus-Christ. »
Des sources indiquent également que saint Thomas s’était rendu à Taxila, la capitale du roi Gandopharès, la cité principale de la région.
First Voyage of the Apostle Thomas to India ; p. 84 : « Et lorsque nous pensons aux autres apôtres, qui firent de leurs premières destinations de grands centres d’érudition et de culture, il n’est pas étonnant que l’apôtre de l’Inde sélectionna Taxila, le plus grand centre d’érudition et de civilisation à cette époque, comme sa destination en Inde. »
Selon La chanson du Rabbin, une collection de traditions indiennes, « entre 52 A.D. et 59 A.D., Thomas fonda sept églises et baptisa un roi, quarante juifs, et près de trois milles hindous… À l’instar de Paul, Thomas eut également un fort succès dans des cités et villes. De 62-69 A.D., Thomas et ses disciples ont la réputation d’avoir baptisé plus de dix-sept mille hindous.
Il est dit que saint Thomas œuvra de nombreux miracles et ordonna des évêques et des prêtres. En plus de l’histoire selon laquelle saint Thomas aurait converti des milliers de gens en Indiens, une autre histoire intéressante est celle qui raconte que saint Thomas ressuscita un garçon et le baptisa ensuite.
C. Bernard Ruffin, The Twelve – The Lives of the Apostles After Calvary ; p. 132 : « Un prêtre brahme, pour nuire à Thomas, tua son propre fils et accusa Thomas d’avoir jeté un sort au garçon et d’avoir par conséquent mis un terme à sa vie. Thomas ramena à la vie le garçon. Après que l’enfant eut témoigné que son père et non le “saint homme” en était l’auteur, l’apôtre demanda au garçon s’il préférait vivre en ce monde ou celui duquel il venait juste d’être appelé. Quand le garçon répondit, “l’autre”, Thomas le baptisa et l’enfant mourut. »
Thomas était l’Apôtre qui demanda à Jésus : « Seigneur, nous ne savons pas où vous allez ; comment pourrions-nous en savoir le chemin ? » ; ce à quoi Jésus répondit : « Je suis le chemin, la vérité, et la vie. Personne ne vient au Père si ce n’est par moi. » (Jean 14 : 5-6). Saint Thomas l’Apôtre s’assura de transporter ce message de salut aussi loin qu’il le put, en sorte d’amener le plus de gens possible à la vraie foi de son Seigneur et Dieu.