En décembre 1977, à l’occasion de Noël, Alain de Benoist, qui intervient régulièrement sur Breizh-info.com, écrivait un article intitulé « Noël, la nuit des lumières et de l’espérance » publié dans Le Figaro. Toujours d’actualité, malgré la censure qui s’abat petit à petit sur le mot Noël remplacé par « fêtes de fin d’année » pour mieux effacer la référence à un héritage civilisationnel.
“L’an dernier, Thierry Maulnier écrivait ici même : « Noël est pour nous, Occidentaux, chrétiens ou encore imprégnés de christianisme, la fête d’une naissance : la naissance d’un Dieu enfant, venu au monde pour le sauver ». Dans les foyers non chrétiens, ajoutait-il, « Noël, c’est la fête du solstice, la fête des jours qui recommencent à croître, c’est-à-dire, sous cette forme-là aussi, la fête de l’espérance » (Le Figaro, 25 décembre 1976). Et c’est vrai : Noël est la fête de tous. C’est la fête de la Nativité, la fête de l’espoir au cœur de l’hiver, la fête des jouets et des lumières, la fête des enfants. La fête de la famille surtout, rassemblée, pour retrouver la chaleur des temps anciens et la promesse des temps à venir.
Son origine se perd dans la protohistoire. Bien sûr, pour nos contemporain, c’est d’abord la commémoration de la naissance à Bethléem de l’Enfant-Dieu. Mais déjà des millénaires avant notre ère, dans toutes les régions de l’Europe actuelle, les hommes se réunissaient autour du feu, au moment du solstice d’hiver, pour aider le soleil à reprendre sa course et proclamer, quand tout semblait noir et glacé, que la vie reprendrait un jour. Et si grande était la puissance de cette coutume que l’Église, après bien des hésitations, finit par greffer la Bonne Nouvelle sur l’antique tradition : la date du 25 décembre, écrit Arthur Weigall, « fut choisie sous l’influence païenne. C’était de tout temps, l’anniversaire du soleil qu’on célébrait dans beaucoup de pays par de grandes réjouissances » (Survivances païennes dans le monde chrétien, Payot, 1934). René Laurentin le constate aussi : « Le symbole cosmique du solstice d’hiver popularise et vulgarise à la fois la fête de Noël parmi nous » (Le Figaro, 26-27 novembre 1977).
Aussi bien les festivités de Noël correspondent-elles d’abord à une période, à un cycle : ce sont les « Douze Nuits », de la Sainte-Lucie des Suédois (13 décembre) jusqu’à Noël ou de Noël au 6 janvier, date de l’ancienne Épiphanie. La fête de Noël représente évidemment le temps fort de cette période. Dans les pays du Nord, elle dure d’ailleurs non pas un, mais deux jours (le 25 et le 26), et en Allemagne, le pluriel Weihnachten (« nuits consacrées »), utilisé de pair avec le singulier Weihnacht, évoque une autre ancienne tradition. Durant ces « Douze Nuits », la vieille croyance voulait que tout reposât : on ne travaillait guère, le rouet ne tournait pas et les chariots s’arrêtaient. Noël est aussi le moment où tout repose, où tout semble dormir, où tout reprend son souffle pour un nouvel élan.
En Scandinavie, pays de l’hiver le plus froid, des sapins, de la neige et des traîneaux, Noël porte encore le vieux nom de Jul (vieux-nor. Yeul ou Yol), que l’on rapproche tantôt du nom anglo-saxon de la roue, wheel, tantôt du nom suédois de la bière, öl. Dans la Rome ancienne, la déesse du solstice était Diua Angerona. Ses festivités se déroulaient le 21 décembre dans une chapelle proche de la porte Romanula, sur le front nord du Palatin. La divinité y était représentée avec la bouche bandée et scellée, un doigt sur les lèvres pour commander le silence. Chez les Indo-Européens, précise Georges Dumézil, « une des intentions du silence est de concentrer la pensée, la volonté, la parole intérieure et d’obtenir par cette concentration une efficacité magique que n’a pas la parole prononcée ; et les mythologies mettent volontiers cette puissance au service du soleil menacé » (La religion romaine archaïque, Payot, 1966). On retrouve ce trait chez les anciens Germains, pour qui les fêtes de fin d’année correspondaient à une représentation annuelle de la fin du monde ou du chaos primordial : cette époque portait le nom de Fimbulvetr, c’est-à-dire de « Grand Hiver », et le dieu qui permettait la renaissance du monde, Vidarr, était 1’« Ase silencieux ».
Mais au-delà des croyances et des interprétations, Noël est d’abord un moment privilégié, un esprit, une émotion. C’est la fête familiale par excellence, celle qui permet à la maisonnée de faire retour sur elle-même. En cet instant de l’année, croyants et incroyants, hommes et femmes de toutes opinions peuvent se retrouver, oublieux de ce qui les divise, réunis par un même sentiment profond. C’est Noël. La trêve de Noël.
Pourquoi le 25 décembre ?
La fête de la nativité du Christ, telle que nous la connaissons, est une innovation relativement tardive. S’ils décrivent avec précision les circonstances de la naissance de Jésus, les évangiles restent en effet muets sur la date (ou même la saison) de l’événement. Du reste, on ne célébrait pas les anniversaires dans l’Orient ancien. Et vers 245, Origène déclare « inconvenant » qu’on s’occupe d’une telle question à propos du Fils de Dieu comme si celui-ci était un roi ou un quelconque pharaon.
C’est en fait à partir du deuxième siècle que l’on se mit en devoir de fixer une date pour la naissance du Christ. On produisit alors des affirmations très contradictoires. Clément d’Alexandrie proposa le 8 novembre. D’autres auteurs avancèrent les dates du 2 avril, du 20 avril, du 20 ou du 21 mai. En 243, le De Pascha Computus prit position pour le 28 mars. De leur côté, les communautés chrétiennes d’Orient se prononcèrent pour le 6 janvier, date correspondant chez les Grecs a l’Épiphanie de Diosysos, et chez les Égyptiens à celle d’Osiris.
Au IVe siècle, tout l’Orient chrétien célèbre la naissance de Jésus le 6 janvier. Mais en Occident, une autre date s’est imposé, celle du 25 décembre, vraisemblablement pour contrecarrer l’influence, alors très forte, du culte de Mithra. La (re)naissance de Mithra était en effet fêtée tous les ans le 25 décembre en plein milieu de la période du solstice d’hiver (que célébraient aussi les Barbares), peu après les Saturnales romaines. C’était également le jour où, sous l’Empire, on commémorait la fête de Sol Invictus, le « Soleil invaincu ».
La première mention latine du 25 décembre comme fête de la Nativité remonte à l’an 354, la célébration proprement dite semblant avoir été instituée sous Honorius, qui régna en Occident de 395 a 423. Noël commence alors à être mis sur pied d’égalité avec Pâques et l’Épiphanie (cette dernière ne rappelant plus que l’épisode des « rois mages »). En 440, la décision est officiellement étendue à toute la chrétienté. Au concile d’Agde, en 506, Noël devient une fête d’obligation. Justinien, en 529, en fera un jour férié. Par la suite, la tradition sera peu à peu unifiée Toutefois dans les communautés orientales, la fête de l’Épiphanie, devenue en 1972 une simple fête mobile, conservera une solennité beaucoup plus grande qu’en Occident.
« Le grand arbre au milieu de la chambre portait de nombreuses pommes dorées et argentées, et les amandes sucrées fleurissaient sur ses branches. Mais ce qu’il y avait de plus beau, c’était les centaines de petites lumières qui scintillaient comme des étoiles, invitant les enfants à cueillir des fleurs et des fruits… » En quelques lignes, le conteur E.T.A. Hoffmann recrée toute l’atmosphère de Noël.
Épicéa, pin sylvestre ou sapin, vert sombre ou gris bleu, chargé de lumières, mais aussi de boules de métal, de pommes et d’oranges, de friandises et de chocolats, d’étoiles de paille et de divers symboles, l’arbre de Noël – ce « roi des forêts » chanté dans les contes d’Andersen – trône dans la plupart des maisons Europe pendant les douze jours et les douze nuits du solstice d’hiver, c’est-à-dire d’un bout à l’autre du cycle de Noël. C’est à son pied que les enfants découvrent les cadeaux apportés par un bonhomme Noël surgi brusquement de la nuit enchantée. C’est sur ses branches que brille, au plus noir de l’hiver, la douce lueur des douze bougies – une pour chaque mois de l’année – que la mode des guirlandes électriques n’a heureusement pas encore supplanté.
Cet arbre, dont la silhouette lumineuse et fragile cristallise tant d’émotions, venues de quelque mystérieux inconscient collectif, n’est pas seulement le sujet d’innombrables récits. Il a sa propre histoire. Déjà, sous l’empire romain, lors de la fête des Saturnalia, du 17 au 24 décembre, la tradition voulait qu’on échangeât des cadeaux : les strenae (d’où le mot français « étrennes »), et l’on avait aussi coutume de suspendre à des sapins des petits masques de Bacchus. Il est tentant de voir là une forme lointaine du « sapin de Noël ». Mais en réalité, c’est dans l’Alsace du XVIe siècle que commence son histoire moderne.
C’est en Alsace en effet, à Schlesttstadt, que l’on trouve, en 1521, la première mention d’un arbre de Noël. On en possède une autre pour Strasbourg en 1539 – la première description précise datant de 1605. Peu après, l’humaniste et théologien strasbourgeois Johann Konrad Dannhauer écrit dans son Katechismus-Milch (v. 1642-1646) : « Pour Noël, il est d’usage à Strasbourg d’élever des sapins dans les maisons : on y attache des roses en papier de diverses couleurs, des pommes, du sucre… » A cette date, il n’est pas encore fait mention de lampions ou de bougies, dont l’usage semble ne s’être répandu que dans le courant du XVIIIe siècle.
L’arbre de Noël gagne d’abord l’Allemagne, probablement par l’intermédiaire de marchands de Nuremberg ayant participé à la foire de Strasbourg. Il y porte divers noms : dans le Nord on utilise le mot Tannenbaum (sapin), sauf en Frise, en Basse-Silésie, en Prusse, en Poméranie et dans le Brandebourg, où l’on parle plutôt de Weihnachtsbaum (arbre de Noël) Dans le Sud, en Rhénanie, en Souabe, en Bavière, en Franconie, en Autriche, dans la Hesse et dans le Palatinat, ainsi que dans l’ancien territoire des Sudètes, on emploie le nom de Christbaum (arbre du Christ). Dans la région d’Osnabruck et dans les Herzgebirge on préfère celui de Lichterbaum (arbre aux lumières).
Outre-Rhin, l’arbre de Noël est bien attesté dès cette époque. En 1611, une chronique locale rapporte que Dorothea Sibylle, comtesse de Schleswig, a dressé un « Danenboom » (forme bas-allemande pour Tannebaum) dans une grande salle à l’occasion de Noël. Liselotte von der Pfalz, née en 1652 à Heidelberg, signale dans l’une de ses lettres, en 1708, avoir participé dans son enfance à l’allumage d’un sapin ; c’est dans cette lettre que se trouve la première mention explicite d’un « arbre de Noël illuminé » (Lichterbaum). En 1737, le juriste Gottfried Kissling, de Wittenberg observe à son tour la multiplication de « sapins décorés de lumières » dans tout le sud de l’Allemagne. À Leipzig, en 1765, Goethe fait l’éloge de cette coutume, qu’il évoquera à nouveau en 1774 dans Les souffrances du jeune Werther. En 1775, l’arbre de Noël fait son apparition à Berlin. Dans un poème intitulé Heimweh (« Le mal du pays »), Jung-Stilling célèbre les illuminations de l’arbre de vie (Lebensbaum). En 1796, un arbre de Noël est dressé dans la cour du château de Wandsbek (Schleswig-Holstein), où habite le philosophe et poète Hans Jacobi.
Au XIXe siècle, la coutume se généralise un peu partout. En 1813, le Tannenbaum est à Vienne et à Graz. Deux ans plus tard, des officiers de Prusse l’introduisent à Danzig, tandis que la reine Thérèse, épouse de Ludwig Ier de Bavière le fait connaître à Munich. En 1816, Karoline von Humboldt, l’épouse du savant, le popularise dans le Brandebourg. L’arbre de Noël est alors déjà connu aux Etats-Unis, où des immigrants allemands et des soldats de la Hesse enrôlés dans les troupes de George V pendant la guerre d’Indépendance se sont fait un devoir de l’acclimater. Il fera son entrée à la Maison-Blanche en 1891.
En Angleterre, dès 1821, une personne (d’origine allemande) de la suite de la reine Caroline fait dresser un sapin lors d’une fête de Noël destinée à des enfants. Huit ans plus tard, rapporte Charles Greville dans son Journal, la même initiative est prise par la princesse Lieven. Vers 1830, la tradition s’implante solidement dans la région de Manchester, où se sont installés des commerçants allemands. Le sapin trouve enfin sa consécration en 1841, lorsque le prince Albert, époux de la reine Victoria, allume solennellement un immense arbre de Noël au château de Windsor. Le sapin détrône alors définitivement le kissing bough, rameau de feuillage disposé en demi-cercle et suspendu au plafond, portant des pommes rouges et des bougies allumées, sous lequel on s’embrassait pour célébrer la nouvelle année.
En France, la diffusion du sapin est à peine plus tardive. C’est en 1837 que l’arbre de Noël fait son apparition à Paris, à l’initiative de la princesse Hélène de Mecklembourg, épouse du duc d’Orléans. La coutume se répandra surtout après 1870, dans le sillage de la diaspora alsacienne. Toutefois, le sapin ne pénétrera vraiment dans les campagnes qu’à partir de 1905. Quant à l’habitude consistant à dresser des arbres de Noël sur des lieux publics, des places notamment, elle semble être apparue aux États-Unis, à Pasadena (Californie), en 1909. En Angleterre, un grand sapin envoyé par le gouvernement d’Oslo est dressé chaque année à Londres, sur Trafalgar Square : il perpétue le souvenir de l’aide apportée par l’Angleterre à la Norvège durant la Seconde Guerre mondiale.
Attesté de façon ininterrompue depuis le XVIe siècle, l’arbre de Noël n’est-il toutefois pas beaucoup plus ancien ? Beaucoup d’auteurs répondent par l’affirmative et voient dans cette coutume de fin d’année la résurgence d’une coutume remontant à la plus haute Antiquité. « Dans les temps païens, écrit M. Chabot, lors des fêtes de Jul, célébrées à la fin de décembre en l’honneur du retour de la terre vers le soleil, on plantait devant la maison un sapin auquel on attachait des torches et des rubans de couleur » (La nuit de Noël dans tous les pays).
Antérieurement à 1521, certaines chroniques, malheureusement assez imprécises, donnent à penser qu’un élément végétal entrait déjà dans la célébration des fêtes de la Nativité. Ainsi dès 1494, Sebastian Brant, dans sa célèbre Nef des fous, fait état de l’habitude de placer des feuillages verts dans les maisons à la fin de l’année Geller von Kayserberg signale des pratiques analogues en 1508. Dans la région de Salzbourg, un décret de 1525 réglemente la « coupe des verdures de Noël ». Un autre texte (Lubeck, 1520) fait allusion à des branchages de buis, Selon d’autres sources, la tradition de l’arbre de Noël aurait existé dès le Moyen Âge en Suède et en Norvège. Elle aurait ensuite été revivifiée en Allemagne par des soldats suédois, lors de la guerre de Trente ans.
J. Lefftz (Elsässischer Dorfbilder, Worth, 1960) n’hésite pas à faire remonter au paganisme l’ancienneté de l’arbre de Noël. Certains faits, dans le domaine irlandais et surtout scandinave, permettent en effet de relier cette tradition au vieux culte de l’arbre attesté chez les peuples indo-européens. L’arbre de Noël serait ainsi l’« héritier », non seulement de cet arbre chargé de jouets mentionné par Virgile comme une coutume des Saturnales romaines, mais aussi de l’arbre (axe, pilier) du monde, qui était un frêne (dénommé Yggdrasill) chez les Scandinaves, un chêne chez les Gaulois, un tilleul chez les Germains, et que l’on trouve représenté, en association avec des symboles solaires, sur les gravures rupestres scandinaves de l’âge du bronze (cf. également les traditions connexes de l’« arbre de vie » ou Lebensbaum et de l’Irminsul des anciens Saxons).
A Rome, au moment des Saturnales, les maisons étaient couramment ornées de feuillages et de végétation. Chez les Hittites, peuple indo-européen d’Asie mineure, une très curieuse légende populaire a trait à la disparition de la déesse du Soleil, fille de la mer et épouse du dieu Telibinus, disparition provoquant à dates fixes un dépérissement du monde – et qui est suivie d’une « renaissance » annuelle du soleil au cours de laquelle la vie sur terre reprend son essor. Un texte hittite déclare « Également au roi et à la reine, Telibinus donne vie, force et avenir. Telibinus comble ainsi le roi : devant lui se dresse un arbre. À cet arbre est attaché un sac fait d’une peau de mouton. Dans ce sac, il y a de la graisse de mouton, il y a de l’orge, des épis, du raisin, du bétail, une longue vie et la postérité… » Lors de la fête de Telibinus, au début de l’hiver, on enlevait l’ancien arbre du dieu et l’on en dressait un nouveau au pied d’un autel. Il est peut-être caractéristique de trouver ici, dans un rite vieux de près de 4000 ans, le thème du retour annuel de la vie associé à celui de l’arbre et du sac – de la « hotte » – dispensateur de bienfaits
De façon plus générale, l’arbre joue un rôle important dans toutes les anciennes religions européennes. Les Grecs et les Romains honoraient les arbres comme des créatures vivantes, dotées d’une âme – ainsi le chêne du temple de Diane, près du lac de Némée, ou le chêne de Zeus, à Dodone. Chez les Germains, on connaît l’antique chêne de Thor, le Donar-Eiche, que fit abattre saint Boniface. Au siècle dernier, le mythologue Wilhelm Mannhardt fit paraître un volume tout entier, bien connu des spécialistes, sur le culte de l’arbre chez les Germains. Et peut-être faut-il rappeler le mot de Bismarck : Bäume sind Ahnen (« Les arbres sont des ancêtres »)…
En Islande, on connaît une autre tradition, qui s’est maintenue au moins jusqu’au XVIIe siècle et qui nous a été rapportée par Jon Arnarson, consistant, au moment du solstice d’hiver, à décorer de bougies allumées un sorbier sauvage considéré comme sacré.
La signification symbolique de l’arbre est donc assez claire. Avec ses feuillages, son tronc et ses racines, l’arbre apparaît comme une représentation du cosmos et de son organisation, en même temps que comme un symbole de régénération perpétuelle (soulignée quand il s’agit d’un « toujours vert »). Par son agencement, il met en communication les différents niveaux de la vie que sont le ciel, la surface de la terre et le monde souterrain. Il relie l’un à l’autre le présent, le passé et l’avenir. Il unit le continu et le discontinu. Il est le symbole d’une vie qui ne meurt jamais. C’est bien ainsi qu’en Europe, il a toujours été perçu. Michel-Ange disait : « L’homme ne trouve la paix qu’en la forêt ». Beethoven écrit : « Tout-Puissant, dans la forêt, je connais la joie, dans la forêt, je suis heureux, chaque arbre parle à travers toi. » Les romantiques reliaient eux aussi la forêt à la religiosité « naturelle ». Ernst Jünger, dans son Traité du rebelle, prônera à son tour le « recours aux forêts ». Aujourd’hui, la pure flamme des bougies illumine toujours les yeux des enfants.”
Alain de Benoist ((24-25 décembre 1977)
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