La crèche est un symbole chrétien profondément ancré dans les traditions françaises, rappelant la naissance de Jésus dans une étable. Entre religion et tradition, petite histoire de la crèche de Noël. D’où vient la crèche de Noël ? Quand mettre la crèche de Noël ?
La crèche est avant tout une représentation de la Nativité, célébrée par les chrétiens dans la nuit du 24 au 25 décembre. L’Évangile selon St-Luc narre la naissance de l’Enfant Jésus dans une étable de la région de Bethléem, en Palestine. La crèche est une synecdoque puisqu’elle désigne à l’origine le mangeoire dans lequel l’Enfant Dieu a été déposé après la naissance, mais le terme est utilisé pour désigner l’ensemble de la scène.
Les premiers écrits mentionnent, dès le VIe siècle, la célébration de la messe de Noël autour de la crèche à l’église Ste-Marie de Rome. Celle-ci comprenait les principaux protagonistes : Marie, Joseph, L’Enfant Jésus, l’âne ayant transporté Marie, le bœuf présent dans l’étable et éventuellement quelques bergers ayant propagé la nouvelle de la naissance. La crèche était alors vivante, avec de véritables croyants pour figurer les personnages religieux.
Il faudra attendre le XIIIe siècle pour entendre parler des Rois Mages et de l’Étoile du berger qui les guida jusqu’au lieu de la naissance de l’Enfant Jésus. C’est saint François d’Assise qui a créé en 1223 une des premières crèches vivantes en utilisant des personnages réels, à Greccio, en Italie, dans une grotte de la région où les frères mineurs avaient établi un ermitage, avec la coopération du Seigneur du village. Les personnages (Joseph, la Vierge Marie, les mages, les bergers, les paysans) étaient joués par les gens du village. Les animaux aussi étaient réels. Thomas de Celano, premier biographe de François, rapporte que François prêcha, durant la messe de Noel, et que l’un des assistants le vit se pencher vers la crèche et prendre un enfant dans ses bras1. A Greccio se trouve encore un ermitage franciscain qui commémore cette première crèche vivante. Plus tard, on plaça parfois un véritable enfant dans la mangeoire. Petit à petit, la coutume s’est répandue, sous l’influence des prédicateurs franciscains, surtout en Provence et en Italie.
Lors de la Révolution française, toute représentation de scène religieuse fut interdite, ce qui eu pour effet de propulser les crèches miniatures dans les foyers. Figurines en verre, en cire, en bois voire en mie de pain, les matériaux utilisés reflétaient alors la richesse des maitres des lieux. Dès lors, les figurines ne cesseront d’évoluer en fonction des régions et des époques : provençale, baroque, napolitaine…
Petit tour du monde : on trouve des personnages en bois en Afrique du Nord, en argent en Europe de l’Est, ou encore en pâte à sel ou en sucre en Amérique du Sud.
Les santons, dont la capitale est Marseille depuis 1803, sont les petites figurines de la crèche. Ces personnages en argile rouge tiennent leur nom du terme provençal «Santoun», littéralement le « Petit-Saint » et sont connus dans le monde entier. Ils ont introduit de nombreux personnages de la vie quotidienne supplémentaires : différents corps de métiers, le curé, une bohémienne… ayant chacun leur signification.