“L’émir blanc” de la filière d’Artigat en Ariège est un salafiste français d’origine syrienne. Il a notamment été le mentor de plusieurs djihadistes français, comme les frères Merah ou Fabien Clain, qui a revendiqué au nom de Daech les attentats du 13 novembre à Paris.
Un prêcheur radical en habits de “baba cool”. Olivier Corel, dit “l’émir blanc” de la filière d’Artigat en Ariège, était visé ce mardi 24 novembre par une perquisition administrative. Sans lien direct avec les attentats de Paris, cette opération était cependant conduite par d’importantes forces de police et de gendarmerie. En fin de journée, il a été placé en garde à vue pour “détention illégale d’un fusil de chasse classé catégorie D”. Mais qui est-il exactement et surtout que lui reproche la justice?
Olivier Corel est un Français de 69 ans. Né en Syrie, il s’appelle en fait Abdel Ilat al-Dandachi. Il est arrivé en France en 1973 et a été naturalisé dix ans plus tard. L’homme réside actuellement dans le hameau de Lanes de la petite commune d’Artigat -600 habitants-, au sud de Toulouse, dans l’Ariège.
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Il est devenu peu à peu l’une des figures connues de l’islam radical en France, et a reçu chez lui de jeunes salafistes des cités toulousaines, les enjoignant à faire le djihad et à se rendre dans des écoles coraniques. Parmi ses disciples, plusieurs djihadistes français, comme les frères Merah ou les frères Jean-Michel et Fabien Clain.
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Olivier Corel apparaît en 2003 sur les écrans radars des services de renseignements. A cette date, “la cellule d’Artigat” à laquelle il appartient est soupçonnée d’envoyer des djihadistes en Irak pour combattre l’armée américaine, note Libération.
La filière d’Artigat “tombe” en décembre 2006, quand, Sabri Essid, le “demi-frère” de Merah et un converti albigeois, Thomas Barnouin, sont interpellés par la police syrienne alors qu’ils tentaient de faire passer des combattants en Irak. Quelques semaines plus tard, un coup de filet est mené dans les milieux de l’islam radical toulousain. “L’émir blanc” est alors interpellé avec plusieurs “disciples” et mis en examen pour “association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste”. La sanction tombe en 2009: cinq ans de prison pour Clain, Essid et Barnouin. Corel, lui, bénéficie d’un non-lieu.
En novembre 2014, Olivier Corel est une nouvelle fois interpellé, cette fois dans le cadre de l’affaire Merah. Placé en garde à vue il est finalement remis en liberté, la justice ne possédant pas suffisamment de preuves pour le poursuivre.