https://youtu.be/xu-tuuTKnUY
Il faut absolument regarder jusqu’à la minute 27, l’intervention de ce jeune chercheur arabo-musulman qui précise exactement ce qu’est un voile chariatique, un hijab, lequel signifie rideau… et combien son port est une revendication politique.
Notre pays se déchire depuis trente ans au sujet du port du voile de certaines Françaises de confession musulmane. Ces femmes sont de plus en plus nombreuses, tant l’influence des prédicateurs extrémistes est très forte. Le sujet est donc grave. Beaucoup de choses sont dites. Mais beaucoup de ces choses sont fausses.
Il nous est apparu urgent à nous autres, Français de culture ou de confession musulmane, humanistes, progressistes et féministes, de prendre la parole publiquement.
Le port du voile est le signe ostentatoire d’une compréhension rétrograde, obscurantiste et sexiste du Coran. Voiler les femmes, c’est stigmatiser leur présence dans l’espace public.
Il est grand temps que nos compatriotes sachent que le port du voile ne fait pas l’unanimité, chez “les” musulmans. Il ne relève pas du culte, contrairement au jeûne du Ramadan ou aux cinq prières quotidiennes. Il n’est pas un “signe religieux” puisque l’islam réprouve tout fétichisme matériel. L’islam se vit dans le cœur, pas sur la tête. D’ailleurs, “les” musulmans, cela n’existe pas. Il y a DES musulmans, DES pratiques, DES interprétations, et DES convictions. Ces clivages et oppositions existent depuis le VIIe siècle.
Nous, signataires de ce texte, affirmons haut et fort que le port du voile est le signe ostentatoire d’une compréhension rétrograde, obscurantiste et sexiste du Coran. Voiler les femmes, c’est stigmatiser leur présence dans l’espace public. Faire d’elles des citoyennes assignées à la scandaleuse identité de “subordonnées au désir supposé des hommes”. Or, notre beau pays lutte pour aller vers toujours plus d’égalité entre les sexes. Le sexisme et la diabolisation du corps des femmes sont contraires à nos idéaux.
Les auteurs de “la tribune des 90” parue dans Le Monde, ont été mus par la volonté de combattre la stigmatisation et l’amalgame. Démarche qui part d’un bon sentiment. Cependant, nous affirmons ici que c’est bien le voile qui stigmatise les femmes.
Nous nous désolons de voir ces 90 Français faire l’amalgame entre “des” musulmans orthodoxes obsédés par le corps des femmes, et “les” musulmans tout court.
LES musulmanes ne portent pas le voile, sachez-le bien. Ce sont DES musulmanes qui le portent. DES musulmanes qui font une lecture patriarcale et faussement littéraliste du texte coranique. DES musulmanes et DES musulmans qui refusent l’intelligence de la foi, qui refusent d’allier la foi avec l’exercice de la Raison critique.
DES musulmans veulent figer l’islam dans le paradigme du VIIe siècle, celui du désert arabique, en y greffant le port d’un voile, par ailleurs inexistant dans le Coran. Ces musulmans donnent une telle importance à cet accessoire sexiste créé dans l’Antiquité, qu’ils en ont quasiment fait le 6ème pilier de l’islam.
Soutenez les Françaises et les Français de confession ou de culture musulmane qui se battent contre cette terrible vague néoconservatrice.
Ces musulmans ne sont pas, et ne seront jamais LES musulmans. Ils ne sont que DES musulmans qui, par leur affichage, sont plus visibles
que les autres.
Nous avons décidé de faire entendre notre voix, car les événements nous obligent à prendre nos responsabilités. Nous ne pouvons plus rester spectateurs lointains et désabusés d’un débat qui a tant d’importance. Nous estimons qu’il est de notre devoir de faire savoir à tous nos compatriotes, que la question du voile est un sujet de discorde, à l’intérieur même des écoles juridiques sunnites officielles.
Alors de grâce, soutenez les Françaises et les Français de confession ou de culture musulmane qui se battent contre cette terrible vague néoconservatrice, venue des pays du Golfe arabo-persique, il y a 30 ans. Ne confondez plus CES musulmans orthodoxes, qui prônent le sexisme par le port du voile, réflexe bien plus identitaire que religieux, avec tous LES musulmans.
Signataires du texte :
Leîla AJDIR
Aïda AKARI-CHERIF
Bahia ALAOUI
Kaoukab ALAOUI
Nader ALLOUCHE
Elise AMAIRI
Fatty AMINE
El Mahdi AOUS
Karim AZAIZ
Khadija AZZAOUI-IHDA
Habib BARKIA
Nadia BARO-IHIOUI
Naïma BELALOUZE
Rachida BELHAJ
Nadia BENABDALLAH
Aïcha BENABDELJALIL
Kamel BENCHEIKH
Messaouda BENIA LATRECHE
Nadia BENMISSI
Zaïnab BENSOUILAH
Nadia BENYOUCEF
Yassine BERRADA
Najiba BERRADA
Afafe Elyssa BESSA
Naëm BESTANDJI
Zohra BITAN
Samy Mahmoud BOUACHOUR
Nathalie BOUDHABAY
Fadela BOUHOUCHI
Catherine BOUNOUAR
Noura BOUNOURI
Leïla BOURAS
Kaci BOURICHE
Massi BOURIF
Nesrine BRIKI
Hassen CHALGHOUMI
Malika CHELALI
Mohamed Salah DJAROUD
Nassira DJENASSE-GUERID
Nadia DOGHMI
Hocine DROUICH
Lalia DUCOS
Redouan ELAB
Sylvette FERRARA
Jean-Marc Abderahmane FERRY
Myriam FILALI MAIN
Yasmina FLAIOU-KOUCHNIR
Rabia FRANOUX MOKHLESSE
Jiji GAYANEH
Nora GHEMMOURI
Smain GOUDANE
Ziad GOUDJIL
Omar GOUSMI
Salah GUEMRICH
Mohamed GUERROUMI
Asmaa HACENE
Rachida HAMDAN
Hassan HAMITOUCHE
Keltoum HARMOUZ
Hinda HASNI
Sälin HELAR
Zahra HOUARI
Marie-Myriam IBN ARABI
Craima IKHLEF-GONZALEZ
Mehemet KAZ
Francoise KENNICHE
Nadia KONDREK-BAOUZ
Abla KOURZI
Julie KOURZI
Ibtissame Bentty LACHGAR
Faiza LAHLOU
Abdallah LAKROUF
Aziz LAMRANI
Eve LIVET
Mohamed LOUIZI
Nadia LOUIZI
Fouziya MEDOUKALI
Abdelghani MERAH
Samira MICHMICH
Fadila MIMOUNI
Chadia MLAHFI
Nadia NAIB
Nora NAIB
Saida NAIB
Kaoukab OMANI
Mohamed OMRI
Daouda OUATTARA
Dounia OUCHALLAL
Maria OUDGHIRI
Najoua RACHED
Malika Taous RAHMANI
Michel RENARD
Fouad SAADY
Yassine SADJI
Hubert Youssef SAGE
Najet SAIDI
Djamila SANGAN
Wacyl SAOULI
Abdelaouhed SEDJARI
Mia SLAOUI
Mouna SLAOUI
Khaled SLOUGHI
Assia SMAIL
Zineb TIJANI
Mounia ZAIMI
Nadia ZIRI