Le célèbre acteur Leonardo DiCaprio était au théâtre du Chatelet, lundi soir, pour présenter, en avant-première, auprès de Ségolène Royal et d’Anne Hidalgo, la sortie de son film documentaire Before the Flood (Avant le déluge), film qui appelle à agir contre le réchauffement climatique. En cette occasion, Ségolène Royal a salué son long engagement pour cette cause et Anne Hidalgo n’a pas hésité à confier qu’elle était fan de cet acteur, s’affichant en selfie à ses côtés.
Probablement n’avaient-elles pas lu le journal The Hollywood Reporter du 14 octobre. Un article d’Alex Ritman titrait : « Leonardo DiCaprio poussé à arrêter son rôle sur le changement climatique auprès de l’ONU. » Qu’a-t-il donc fait pour qu’on lui intime cet ordre ?
Cet acteur du sauvetage de la planète serait, en fait, impliqué dans un scandale de corruption, instruit par le département de la Justice américain. Il aurait été interrogé par le FBI l’été dernier pour qu’il s’explique sur son rôle dans une affaire de blanchiment d’argent portant sur 3,5 milliards de dollars. Suite aux liens qu’il a noués avec certaines personnalités impliquées dans cette affaire, en août dernier il avait dû se retirer d’un gala organisé pour récolter des fonds pour la campagne de Hillary Clinton, cette affaire pouvant nuire à la candidate.
Une association de lutte pour la sauvegarde de la forêt vierge en Malaisie (fondation Bruno-Manser) lui a adressé une lettre ouverte afin qu’il restitue l’argent qu’il a reçu du fond malaisien 1MDB.
La fondation de l’acteur, qui œuvre pour la protection de la diversité, la conservation des océans et des espaces naturels ainsi que pour la sauvegarde du climat, aurait reçu plusieurs millions de dollars. On savait déjà que le sauvetage de la planète n’a pas de prix, mais le directeur exécutif du fonds Bruno-Manser est allé jusqu’à affirmer que l’acteur aurait touché indûment 25 millions de dollars correspondant à son cachet pour son rôle dans le film Le Loup de Wall Street et que cet argent proviendrait du pillage du fonds malaisien.
La star, qui se dit athée, avait été reçue par le pape en janvier dernier pour parler de défense de l’environnement, suite à l’encyclique du souverain pontife appelant les puissants à agir pour sauver la planète. Le même mois, il avait même reçu le Crystal Award, lors du Forum économique mondial à Davos en Suisse, pour son engagement en faveur de l’environnement, ce qui démontre au passage les liens entre le monde des affaires et le sauvetage de la planète contre les méchants pollueurs-payeurs que nous sommes. Mais en mai dernier, lors du Festival de Cannes, les journaux américain Fow News et allemand Bild s’étaient déjà émus des trajets de la star en jet privé entre New York et Cannes. Alors que, durant la cérémonie des Oscar, il n’avait pas hésité à affirmer « Le changement climatique est réel. Il se produit à l’heure actuelle, c’est la menace la plus urgente à laquelle notre espèce doit faire face » – passage de son discours que tous nos médias avaient promptement diffusé -, nos lanceurs d’alerte n’avaient pas réagi devant les 10.000 tonnes de fioul dépensées pour faire deux fois l’aller-retour transatlantique durant le festival.
Ils n’ont pas réagi, non plus, devant le probable scandale qui s’annonce. Peut-être auraient-ils dû déroger aux consignes, cela aurait pu éviter à notre ministre et à notre maire de Paris quelques déclarations, photos et selfies qui pourraient s’avérer, à l’avenir, plutôt embarrassants…