PNL, le phénomène du rap français depuis deux ans. Je ne vais pas m’attarder sur les détails de l’« œuvre » en espérant que vous ne m’en ferez pas grief. Pour faire bref, PNL, qui ne signifie pas programmation neurolinguistique mais « Peace N’ Lovés », propose un rap atmosphérique décrivant le quotidien inintéressant des petits voyous des cités de France et de Navarre. Des activités qui peuvent se résumer en quelques exemples : courses chez l’épicier de nuit, verre de l’amitié autour d’une bouteille de Selecto, vacances à Benidorm, séances de visionnage de l’intégrale de Dragon Ball Z, partie de foot sur le bitume, petits trafics de cannabis ou soirées dans des boîtes de nuit glauques où de jeunes femmes peu regardantes se déhanchent sur du Lacrim devant des messieurs à moitié anesthésiés.
Les paroles de PNL ne sont pas foncièrement mauvaises mais n’ont rien qui puissent les distinguer de celles des autres groupes du genre. Quant à ce qu’elles donnent à dire sur une certaine jeunesse, vous le savez tous : « sur La Mecque », ils veulent palper du biff et fumer des spliffs. Visionnés des dizaines de millions de fois sur YouTube, leurs clips montrent les rappeurs entourés de leurs amis, s’adonnant aux activités décrites ci-avant.
Visiblement, ce phénomène de société passionne jusqu’au rang de l’Éducation nationale, puisqu’un professeur de Déville-lès-Rouen a demandé à ses élèves de première ES de disserter sur une citation du groupe extraite de la chanson « Da » : « Avant j’étais moche dans la tess, aujourd’hui j’plais à Eva Mendes. » Traduction, pour ceux qui ne maîtrisent pas les subtilités de l’argot des banlieues parisiennes : « Avant, aucune fille ne m’accordait un regard dans la cité. Maintenant que je suis riche et célèbre, elles sont toutes à mes pieds. » Une telle profondeur métaphysique laisse pantois…
Le sujet posé par le professeur, digne d’un atelier de réflexion en sociologie transculturelle coorganisé par le Parti des indigènes de la République et l’amicale d’Alain Badiou, demande aux lycéens d’« expliquer en quoi ces paroles du groupe PNL nous permettent d’expliciter les conflits qui peuvent avoir lieu dans les processus de socialisation ». Tout un programme… Déjà, il me paraît totalement absurde d’enseigner la sociologie, discipline profondément gangrenée par la pensée gauchiste, à des lycéens qui peuvent très bien attendre l’université pour s’y plonger. A fortiori quand ils ne maîtrisent même pas les savoirs fondamentaux. Aussi gênant, ce texte n’est pas rédigé en français académique. Ils parlent de la sorte dans la rue et écoutent du rap chez eux. Donc, pourquoi diable en rajouter à l’école publique ?
Le professeur leur a même fait un cours entier sur le groupe, donnant pour consigne d’écouter l’album à la maison. Surréaliste. Voulez-vous connaître les phrases qui précèdent l’extrait étudié ? Elles se passent de commentaires et prouvent que l’Éducation nationale s’adapte à la rue, fortement islamisée et se glorifiant du mode de vie criminel d’une partie du lumpenprolétariat immigré :
« DA, DA, DA
Bats les couilles pour eux j’suis nda (da, da)
Bats les couilles qu’ces pédés m’aiment pas (pas, pas)
Au fait moi j’ai les couilles de papa (pa, pa)
Mon Dieu faut qu’j’me dirige vers la Mecque
Mais bon j’suis d’la pire espèce. »