Vous vouliez vendre vos chiots ou chatons sur Internet. Dépêchez-vous car, à partir du 1er janvier 2016, ce ne sera plus aussi facile. L’État, toujours dans sa logique d’entraver le petit peuple et de l’étouffer à coups de réglementations de plus en plus contraignantes, vient de promulguer une ordonnance dont on peut aisément supposer que la velléité réglementatrice a été doublée d’une ferveur zoolâtre qui voudrait peu à peu imposer un traitement égal entre les hommes et les animaux, jusqu’à abolir la distinction entre ceux-ci.
Au nom de la défense de nos amis quadrupèdes, l’ordonnance promulguée le 8 octobre au Journal officiel prévoit qu’à partir du 1er janvier 2016, tout particulier voulant vendre un animal de compagnie devra préalablement se déclarer auprès de la chambre d’agriculture de sa région pour se voir attribuer un code SIREN, comme pour toute autre activité entrepreneuriale. Ainsi, dès le premier animal vendu, on sera considéré comme éleveur ! Au-delà de deux portées vendues, le pauvre particulier devra également se signaler auprès de la direction de la protection des populations de son département pour y suivre une formation obligatoire.
Ajoutons que, pour s’assurer de l’application de cette ordonnance, le ministère a pris contact avec les principaux sites de vente, ainsi qu’avec les associations concernées. Il a été décide que l’oubli du code SIREN dans une annonce sera passible de 750 € d’amende. Mais pour ceux qui contreviennent intentionnellement à ce qui a désormais force de loi en vendant leurs animaux sans être munis du fameux code, l’amende pourra grimper jusqu’à 7.500 €.
Le but de cette ordonnance est de faire la chasse aux Français qui « arrondissent leurs fins de mois par la vente d’animaux de compagnie. Pour eux, c’est un complément de revenu », déclare Jérôme Languille, juriste et chef du bureau de la protection animale au ministère de l’Agriculture. Bref, on va emmerder un peu plus le peuple par une règle qui, en plus de cet objectif, donnera la satisfaction – ô combien bourgeoise – à certains d’avoir été utiles aux chienchiens, à défaut de l’avoir été aux hommes ou à leur pays. On notera, au passage, que cette ordonnance est prise au vu – entre autres textes – de la loi sur la simplification de la vie des entreprises !
Il va de soi que les associations zoolâtres se réjouissent de cette mesure, car comme le dit le porte-parole de l’une d’elles : « On ne vend pas un animal comme on vend un meuble ou un vélo… » D’autres voient en cette ordonnance la fin de ce qu’ils qualifient de « prostitution canine et féline ». Rien que ça !