Quand Sarko y “cause la France”!

Depuis toujours, Nicolas incarne ce type bien connu du cancre à qui sa propre médiocrité n’inspire aucune honte. Poussez-le à bout, il en tirera sans doute la preuve éclatante de sa fibre populaire, de sa proximité avec ces « analphabètes » pour qui il fit preuve, dimanche soir, d’une commisération si touchante. C’est à cette impudeur-là qu’on les reconnaît sans faute.

Les siennes furent jetées en toute insouciance à la face du citoyen. Ne parlons pas de son style, dont Marc Lévy lui-même pourrait se faire un très légitime censeur ; n’évoquons pas davantage son désamour incurable de la négation, infligé à nous au rythme rappesque des « C’est pas l’ problème » et autres « J’y peux rien ». Contentons-nous de citer, endeuillés quoique résignés, ce par quoi il a sans vergogne violenté la langue française pendant 45 minutes. Florilège.

« Qu’est-ce qui reste de la longue série d’anaphores […] ? » (09 : 27) Grossier pléonasme : François Hollande n’a fait qu’une seule anaphore, laquelle implique déjà, par définition, la répétition d’un même groupe de mots.

« Pardon… je vais, bien sûr, vous répondre à cette question. » (11:52) Un beau salmigondis.

« J’aurai été l’homme politique, dans l’histoire de la République, qui aura été examiné sur toutes les coutures. » (14:18) Comme le roi Dagobert ?

« Sous les projecteurs… avec tous ceux qui ont commencé à m’attaquer avant même que j’aie dit quoi que ce soit […] » (12:55) Faute de temps : « Que j’eusse dit quoi que ce fût ». Où est passé l’imparfait du subjonctif du temps où tu disais : « J’aurais d’ailleurs souhaité qu’il restât au gouvernement » ? Nous qui avions tous cru à ta spontanéité !

« Désormais, j’attendrai, avant de juger, d’être certain que la personne à qui on reproche quelque chose, c’est pour ce qu’il a fait, et non pour ce qu’il est. » (15:44) Profession de foi d’un pro-gender.

« Les Français qui nous regardent sont habitués de ces joutes politiciennes […] » (17:42) Adjectival, donc « habitués à » …

« La grande question pour nous, c’est pas tant de promettre que de tenir. Et la question que se posent les gens […], c’est qu’est-ce qui va nous donner la garantie que vous tiendrez ce que vous dites. » (41:42) C’est déjà intenable.

« Tous ces clivages-là, toutes ces nouvelles idées que nous devons amener, elles ne sont pas satisfaites par les anciens compartiments politiques (sic). » (40:02) Pauvres clivages insatisfaits qu’il faut satisfaire en les compartimentant mieux. J’ai bon ?

« On a humilié tout un tas de braves gens […], qui se sont sentis blessés, parce qu’on touchait à ce qu’ils croyaient le plus profondément : leur amour pour la famille. » (43:28) Solécisme : « On touchait à ce à quoi ils croyaient » …

« Beau résultat pour un Président qui prétendait rassembler la France ; il l’a divisée, il l’a montée les uns contre les autres comme jamais. » (43:44) Pas très catholique, ce ménage à trois…

Ah, Nicolas, la forme est à l’image du fond. Toi qui suppliais si humblement qu’on t’accordât deux neurones. On va y réfléchir, c’est promis.

Lu sur Boulevard Voltaire

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